Illettrisme : 2,5 millions de personnes concernées

En France, plus de 2,5 millions de personnes ne savent pas lire, écrire, calculer… Un constat alarmant alors que se tiennent les Journées nationales d’action contre l’illettrisme.

Illettrisme : 2,5 millions de personnes concernées
© Anton Maltsev

Jusqu'au 10 septembre se tient la troisième édition des Journées nationales d'action contre l'illettrisme. Et cette année, l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) a choisi comme thème "Pour que le numérique profite à tous, mobilisons-nous contre l'illettrisme", l'occasion de faire connaître partout en France, la réalité de l'illettrisme et les solutions qui existent. Et pour cause, c'est "un problème encore trop souvent sous-estimé", dénonce l'ANLCI sur son site Internet. Il est souvent tabou, "synonyme de gêne, de dépendance et parfois de honte".

Le numérique, un allié. En France, "plus de 2 500 000 personnes âgées de 16 à 65 ans sont en situation d'illettrisme après avoir pourtant été scolarisés", précise l'Agence. Ces individus n'ont ainsi pas les compétences de base nécessaires en lecture, écriture et calcul pour être autonomes dans leur vie quotidienne. Lire l'heure, écrire un message, faire un calcul… Ces habitudes du quotidien sont en fait de véritables épreuves pour eux. Et le fait que les écrans soient omniprésents n'arrange en rien leur situation. En effet, "chaque écran est une barrière qui isole progressivement". L'ANLCI estime qu'il est ainsi "indispensable d'agir pour que ces personnes ne se retrouvent pas dans de graves difficultés". Cela peut même se faire en ayant recours au numérique. Il est en effet possible d'en faire "un allié, un levier puissant qui crée de la motivation pour réapprendre, quel que soit son âge". Débats, concerts, expositions… Ce sont plus de 300 manifestations locales qui ont pour objectif de sensibiliser le grand public sur l'illettrisme et sur les solutions de proximité qui existent.

Les jeunes ne sont pas épargnés par ce phénomène. La dernière enquête Cedre du ministère de l'Education nationale avait par exemple fait état d'une mauvaise maîtrise de la langue française par 15% des collégiens, et ce bien que l'école soit obligatoire jusqu'à 16 ans. Les évaluations réalisées auprès des 16-25 ans lors des journées de Défense et citoyenneté 2015 avaient quant à elles révélé que 8 jeunes Français sur 10 sont des lecteurs efficaces et que 4,3% d'entre eux peuvent être considérés comme illettrés, selon les critères de l'ANLCI. Ces derniers n'ont en effet pas acquis les mécanismes de base de la lecture et consacrent leur attention à la reconnaissance des mots plutôt qu'à leur sens. Pour faire face à ce constat alarmant, le Cnesco recommande de "développer des stratégies de lecture-compréhension en privilégiant un enseignement explicite de la compréhension pour tous les élèves et de prolonger aussi longtemps que nécessaire pour les élèves moyens ou faibles".

Le programme des Journées nationales d'action contre l'illettrisme est disponible sur le site Internet de l'ANLCI.