Langues vivantes : de nouvelles mesures pour la rentrée 2016

"Améliorer la maîtrise des langues vivantes par les élèves français, s'assurer de la continuité des parcours linguistiques et redynamiser la diversité linguistique, en particulier dans le premier degré", tels sont les principaux objectifs annoncés aujourd'hui par Najat Vallaud-Belkacem. Pour y parvenir, la ministre de l'Education nationale met en place de nouvelles mesures qui entreront en vigueur d'ici la rentrée 2016.  "Alors qu'en 2001-2002, plus de 20 % des élèves étudiaient une autre langue vivante que l'anglais dans le premier degré, ils n'étaient plus que 8 % l'année dernière. Il ne s'agit pas de remettre en cause l'importance de l'anglais. Mais de favoriser d'autres langues, tout aussi précieuses, comme nos langues régionales – que la nouvelle carte des langues permet de mieux valoriser – ou l'allemand, dont je souhaite encore développer l'apprentissage dans le premier degré et au collège", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

Des langues vivantes apprises plus tôt. La première langue vivante sera apprise dès le cours préparatoire et la deuxième langue vivante sera enseignée dès la cinquième, au collège (soit un an plus tôt qu'actuellement). Cela correspond aussi à 54 heures de plus pour chacune des langues vivantes 1 et 2 au cours de la scolarité. Par ailleurs, les élèves qui auront appris une autre langue vivante que l'anglais en primaire, pourront commencer cette langue dès la classe de sixième dans le cadre de dispositifs bilangues. 

Les nouvelles cartes académiques des langues vivantes. Au total, "plus de 5 500 écoles élémentaires proposeront un enseignement de langue vivante autre que l'anglais à la rentrée 2016, soit 1 200 écoles de plus qu'aujourd'hui", précise le gouvernement. L'objectif étant d'offrir à tous les élèves une offre linguistique diversifiée. Début mars, une carte de géolocalisation de l'offre de langues vivantes des collèges sera mise à disposition des élèves sur le site de l'Onisep. En attendant, la ministre présente une vue d'ensemble permettant de connaître, pour chaque grande ville de France, le nombre d'écoles et de collèges bilangues ou le nombre d'établissements supplémentaires par rapport à 2015 proposant une autre langue que l'anglais.

Un renforcement de l'allemand. Lors de la présentation de la réforme des collèges en mars 2015, de nombreux professeurs s'inquiétaient d'une suppression des classes bilangues. Mais pour assurer la continuité de l'enseignement de cette langue, les collèges qui accueillent des écoliers ayant appris une autre langue que l'anglais en primaire pourront conserver ces classes bilangues. Ainsi, "plus de 3 800 écoles élémentaires proposeront un enseignement d'allemand à la rentrée 2016, et près de 4 700 collèges proposeront l'allemand en LV2, soit respectivement 1 000 écoles et près de 700 collèges de plus qu'aujourd'hui", précise le ministère.

Des disparités selon les villes. Pour autant, si la plupart des classes bilangues sont maintenues, d'autres disparaissent, relève l'Association pour le développement de l'enseignement de l'allemand en France (ADEAF). En effet, on constate qu'à Paris, 100 % des classes bilangues sont préservées, tandis que pour l'académie de Caen par exemple, 95 % de ces classes sont à l'inverse supprimées d'ici la rentrée 2016.