Orientation scolaire : fini les stéréotypes ?

Lutter contre les stéréotypes filles-garçons dès l'enfance, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, en a fait son cheval de bataille. Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective a donc remis à la ministre, le 15 janvier, un rapport comprenant 30 propositions pour changer les choses. Socialisation à la crèche ou à l'école, pratiques sportives et culturelles... plusieurs points sont abordés et notamment l'orientation scolaire. Alors que les lycéens s'apprêtent à émettre leurs vœux d'orientation post-bac, la question est plus que jamais d'actualité. Selon le rapport, les stéréotypes à ce propos sont principalement dus au fait que seuls "17 % des métiers comportent entre 40 % et 60 % des deux sexes". La mixité serait même en recul chez les moins diplômés. Les auteurs du document notent d'ailleurs l'apparition d'un phénomène peu connu : "à l'issue de la classe de troisième, plus de 20 % des jeunes – garçons ou filles – vont se retrouver démixés à un âge clé de la socialisation : ce sont essentiellement ceux qui rejoignent l'enseignement professionnel ou technologique où les classes populaires sont surreprésentées."
Pour endiguer ce phénomène, le rapport préconise donc sept mesures. Les auteurs proposent ainsi d'impliquer les familles des élèves pour faire "découvrir les métiers à dominante masculine aux filles et à dominante féminine aux garçons". Au programme aussi, le "développement des campagnes publiques donnant à voir des parcours atypiques pour les banaliser aux yeux de l'opinion publique" ou des campagnes sur "les filles et la technologie". Il est aussi question d'aborder plus tôt l'orientation pour les classes de troisième et de seconde (dès le premier trimestre) pour permettre aux élèves de mieux se renseigner en amont sur les métiers "mixtes". Dans la même veine, le rapport recommande d'informer les élèves sur la mixité des formations suivies et des métiers envisagés à l'aide de chiffres précis (par exemple, préciser le nombre de filles et de garçons dans tel métier).
Du côté des conseillers d'orientation, rectorats, académies et entreprises il est demandé de mieux mettre en avant les possibles choix de carrières atypiques (découverte d'un métier masculin pour les filles et inversement).