Comment faire l'amour avec un inconnu (et prendre son pied) ?

Ce soir on se lâche, on pense à soi, on a envie de faire l'amour avec cet homme alors on y va... tout en ayant quand même en tête quelques règles de base.

Comment faire l'amour avec un inconnu (et prendre son pied) ?
© 123rf-na2xa

Si les rencontres d'un soir riment parfois avec magie et nouveauté, ressentir du plaisir n'est pas toujours évident et pas toujours immédiat. Il y a ainsi quelques règles bien connues, comme nous le rappelle la sexologue Alexandra Hubin, quand on a envie de faire l'amour avec un inconnu (ça marche aussi bien sûr avec une femme). Avant de parler de plaisir, parlons protection et contraception, parce que c'est lié, souligne d'emblée notre interlocutrice car "pour prendre son pied, il est essentiel de se sentir en sécurité". Avoir pensé aux préservatifs pour éviter tout risque d'IST, aussi à sa contraception pour ne pas faire face à une grossesse non désirée, est une clé du plaisir. Lorsqu'on est au clair avec soi-même, qu'on a tout prévu, on s'abandonne librement. l'inverse, avoir des doutes et finir par se demander ce qu'on fait là, pourquoi on le fait, en culpabilisant, ça brise l'élan (et heureusement : plier bagage est nécessaire quand on ne sait pas à quoi on joue, ni avec qui).

"S'il respire plus fort, s'il ferme les yeux, alors il aime"

Comme on ne sait pas ou très peu, il ne faut pas bâcler les préliminaires car ils aident à découvrir les zones érogènes de l'autre (en dehors des zones sexuelles). On offre ainsi à son partenaire des caresses lentes et sensuelles sur différentes parties du corps afin de cerner ce qui lui plait ou non. "Les réactions de l'autre nous fournissent des indices, précise la sexologue. S'il respire plus fort, s'il ferme les yeux, alors il aime et s'abandonne. S'il essaie de passer à autre chose, alors il préfère d'autres pratiques, d'autres gestes." Au fil des minutes, avec un peu de concentration et de curiosité, on sait si nous sommes sur le bon chemin.

On lui envoie également des informations en jouant avec les mêmes codes. Respirations, crispations, gémissements… En somme, on opte pour une communication non verbale. "Pour cela, il ne faut pas se précipiter, mais se connecter à ce que l'on ressent en veillant à faire passer les messages", explicite Alexandra Hubin, qui encourage à guider son partenaire d'un soir. On replace sa main, on pivote, on propose une nouvelle position…  Et puis, on peut aussi se parler, dévoiler ce qu'on aime et retourner la question. Les mots, qu'ils soient cochons ou plus directifs, sont toujours érotiques tant qu'on n'use pas d'un ton désagréable. 

Choisir son ambiance

On sait, par exemple, que le missionnaire et l'Andromaque nous conviennent et nous font du bien. On sait aussi qu'on préfère le lit, être dans le noir et être chez soi. Alors on propose notre ambiance. Si on sort trop du cadre, si on s'aventure vers une pratique que l'on ne maîtrise pas, on peut rencontrer un sentiment de gêne et se défaire du plaisir naissant parce que le moment devient compliqué à gérer. A chacune d'écouter ses besoins, selon ce qu'elle aime, préfère, attend. "Cependant, certaines personnes ont besoin de défi et désirent sortir de leurs habitudes. Un coup d'un soir leur apparaît comme le moment idéal pour se lâcher", observe la sexologue. L'essentiel est donc de le savoir : que veut-on ?

Rester classiques, ne pas tenter l'impossible

Pour mieux s'apprivoiser et prendre son pied avec un coup d'un soir, on évite de tenter l'impossible. Disons que certains lieux – tu vois ce rocher ? – ou certaines pratiques – sodomie, par exemple – ne sont pas toujours gage d'un excellent moment. Tandis que si l'on reste sur des valeurs sûres, des pratiques plus ordinaires, on se comprend plus vite. "Rester classique ne veut pas dire s'accorder moins de plaisir, mais se donner les chances de l'accueillir", rassure la sexologue. Un peu comme on est sûre de réussir un plat de pâtes bolognaise, alors que les lasagnes aux cinq poireaux et à la note de tofu, c'est plus difficile et bien plus risqué.

Merci à Alexandra Hubin, sexologue et co-auteure de "Pense-t-on vraiment au sexe toutes les 7 secondes ? : 60 questions étonnantes sur le sexe" (Ed. Mardaga)

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