Une cavalière pro accuse 3 moniteurs de l'avoir violée adolescente
Amélie Quéguiner, cavalière professionnelle, accuse ses anciens entraîneurs de l'avoir violée à plusieurs reprises dès ses 13 ans. Elle a déposé une première plainte, classée sans suite en raison de la prescription des faits. Elle vient d'en déposer deux autres.
Depuis les glaçantes révélations de la patineuse Sarah Abitbol, la parole des femmes se libère au sein de nombreuses fédérations sportives. Et dans les terribles révélations sur les violences sexuelles dans le sport, c'est aujourd'hui le monde de l'équitation qui tremble. Amélie Quéguiner, 50 ans, cavalière professionnelle originaire de Dordogne, a révélé jeudi 6 février les agressions sexuelles qu'elles auraient subies dans de la part de ses moniteurs, alors qu'elle n'était qu'une adolescente.
Âgée de seulement 13 ans quand les agressions sexuelles ont commencé, elle a déclaré à France Info :"J'étais pratiquante dans l'équitation et j'ai été victime de mon moniteur qui m'a violée et agressée pendant 10 ans" Les faits se seraient déroulés dans les années 1980, alors qu'Amélie Quéguiner était élève dans un centre équestre de Nouvelle-Aquitaine. Mais ses années de calvaire ne se résument pas à un seul bourreau. Lors d'une journée de détection, elle est violée par un conseiller technique régional, puis lors d'un stage avant les championnats de France, par un "coach qui gravitait dans ce milieu-là et qui a entraîné d'autres jeunes filles comme moi".
Amélie Quéguiner : sa première plainte classée sans suite
Victime de trois agresseurs, Amélie Quéguiner avait pourtant porté plainte contre l'un d'entre eux, il y a deux ans : "J'ai porté plainte il y a deux ans contre le premier - et principal - agresseur", déclare-t-elle. L'affaire avait été classée sans suite par le parquet de Pau, en raison de la prescription des faits.
"L'enquête a duré un an et demi, les enquêteurs ont essayé de révéler d'autres témoins ou victimes. Mais deux victimes connues n'ont pas voulu reconnaître les faits devant les autorités.La justice a donc classé sans suite mon affaire. Ce qui ne veut pas dire que ce monsieur n'est pas coupable", s'insurge la cavalière, aujourd'hui propriétaire des Ecuries de Liam, à La Roche Chalais en Dordogne. La cavalière périgourdine annonce cependant n'avoir jamais signalé les faits à la fédération française d'équitation
La Fédération Française d'équitation s'engage à prendre des mesures
Pour remédier à cela, Amélie Quéguiner a publié ce mercredi 5 février sur son compte Facebook, une lettre adressée au président de la Fédération Française d'équitation, Serge Le Comte. Dans cette lettre publique, la cavalière demande des "actions efficaces en terme de sanction".
Même si les trois agresseurs sont aujourd'hui tous retraités, elle déclare qu'il "n'est pas rare qu'on fasse appel à eux, que des vieilles gloires donnent encore des stages ou des formations dans des centres équestres, y compris au niveau des comités régionaux, départementaux. Donc ce sont encore des personnes qui ont accès à la jeunesse."
Contactée par France Info, la FFE confirme avoir reçu le courrier de Mme Quéguiner. Dans un communiqué publié jeudi 6 février, le président de la Fédération exprime "tout son soutien et sa solidarité aux victimes et condamne sans réserve et avec la plus grande fermeté tous les abus". Serge Lecompte annonce que la Fédération "va rapidement déployer un plan d'actions pour renforcer la sensibilisation des dirigeants, enseignants, organisateurs de concours et officiels de compétition".
La FFE va également ouvrir une cellule d'écoute des victimes. La ministre des Sports Roxana Maracineanu a pris connaissance des faits et assure être en contact avec la cavalière, ainsi qu'avec la fédération, qui a d'ailleurs recensé ces derniers jours plusieurs cas similaires ayant eu lieu ces dernière années. Le ministère promet de lancer une enquête dès que possible.