Nathalie Péchalat, Teddy Riner...: 54 athlètes appellent à "briser le silence" autour des violences sexuelles dans le sport

Depuis les révélations de la patineuse Sarah Abitbol, le monde du sport se réveille et de nombreux athlètes appellent à briser le silence. Nathalie Péchalat, Teddy Riner ou encore Marie Martinod : 54 champions français ont écrit une lettre ouverte pour dire "stop" aux violences sexuelles.

Nathalie Péchalat, Teddy Riner...: 54 athlètes appellent à "briser le silence" autour des violences sexuelles dans le sport
© Bernard Patrick/ABACA

Ses révélations ont bouleversé le pays. La célèbre patineuse Sarah Abitbol a récemment pris la parole afin de révéler les viols qu'elle aurait subi de la part de son entraîneur de jeunesse, Gilles Beyer. Des accusations qui ont bousculé le monde du patinage artistique, et du sport en général.
Libérer la parole, c'est ce que souhaite désormais Sarah et les 54 autres athlètes français qui ont mis en place une tribune pour dire stop à ces violences sexuelles. La tribune, intitulée "Violences sexuelles: il est temps de donner de la voix!" a été publiée ce mardi 4 février sur Franceinfo. Un texte dans lequel le judoka Teddy Riner, la boxeuse Sarah Ourahmoune, la patineuse Nathalie Péchalat et 51 autres grands sportifs, membres de la Commission des athlètes de haut niveau du CNOSF (le Comité olympique français) appellent à une prise de conscience des dirigeants sportifs, des entraîneurs et des parents face aux sévices sexuels que les enfants peuvent subir.

Le monde du sport révolté 

"Les révélations récentes d'agressions sexuelles subies par plusieurs jeunes sportifs font trembler le système et réveillent notre colère. Nous, athlètes français de haut niveau, nous nous sentons révoltés. Révoltés, mais malheureusement pas si étonnés que cela. Une fois dévoilée au grand jour, la vérité devient glaçante: le cas isolé devient multiple, les monstres omniprésents" commence le communiqué. "Nous ne pouvons plus nous taire ! Il est temps d'agir collectivement et de prendre conscience que briser le silence, c'est aussi servir le sport. " Témoignant de leur solidarité envers toutes les victimes, les athlètes olympiques militent pour la mise en place de moyens réels, afin d'éviter que ce genre de cas se reproduise. Dans la tribune, ils plaident pour " la création d'une cellule d'écoute des victimes", ainsi qu'un "contrôle systématique des casiers et antécédents judiciaires, des bénévoles, des entraîneurs et des dirigeants de clubs et de fédérations ". Ils appellent également à mettre en place des "actions de formation, de sensibilisation et de prévention" et des "mesures législatives " pour les personnes impliquées dans des affaires de violences sexuelles.

Une lettre pour dire NON 

Dans cette lettre ouverte, les athlètes s'opposent au silence. "Nous souhaitons ainsi dire NON aux dirigeants, il ne s'agit pas d'étouffer des faits pour protéger une organisation, pour préserver l'image d'un club ou d'une fédération. NON aux entraîneurs, il ne s'agit pas de détourner le regard pour protéger vos collègues ou préserver votre emploi. NON aux institutions, il ne s'agit pas d'éviter la surenchère médiatique pour ne pas écorner l'image du sport ", Ce texte a été publié quelques heures après l'annonce de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris, pour viols " et "agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime"