Violences conjugales : un guide pour repérer les victimes

Pour lutter contre les violences conjugales, la Haute Autorité de la Santé a écrit un guide destiné aux médecins. Le but ? Identifier plus rapidement les victimes afin de les protéger plus facilement.

Violences conjugales : un guide pour repérer les victimes
© Antonio Guillem / 123RF

"Les médecins sont en première ligne pour repérer les femmes victimes de violence", a écrit la Haute Autorité de Santé dans un communiqué. Alors que le nombre glaçant de féminicides ne cesse d'augmenter en France et qu'un Grenelle pour lutter contre les violences conjugales a été mis en place par la secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, la Haute autorité de santé (HAS) a établi des recommandations précises pour aider les victimes. Ainsi, un guide de cinquante pages destiné aux professionnels de santé a été publié le 2 octobre pour détecter et accompagner au mieux les femmes violentées.

Violences conjugales : questions, signaux d'alertes et solutions
3 à 4 femmes sur 10 présentes dans les salles d'attente des médecins auraient subi des violences de la part de leur conjoint selon le site Déclic Violence. Si les formations des docteurs ne sont pas assez complètes pour identifier les victimes de violences, la HAS préconise d'aborder le sujet à chaque visite médicale. Des questions telles que : "Comment vous sentez-vous à la maison ?", "En cas de dispute, cela se passe comment ?", "Avez-vous déjà été victime de violences (physiques, verbales, psychiques, sexuelles) au cours de votre vie ?" doivent être posées automatiquement, lorsque la confiance s'est installée.

La Haute Autorité de Santé attire également l'attention sur les signaux d'alerte. Les professionnels doivent être attentifs aux troubles physiques (lésions et douleurs chroniques, fractures dentaires pour les dentistes), et psychologiques (dépression, problème de sommeil et d'alimentation). Si la patiente révèle un cas de violence, le praticien doit orienter et informer la victime sur ses droits, sur les structures associatives et peut même réaliser un signalement auprès du Procureur de la République.