Que faut-il retenir de la fashion week de New York automne-hiver 2020-2021 ?

À New York, alors que beaucoup de créateurs brillent par leur absence du calendrier, les défilés automne-hiver 2020-2021 ont livré leur lot de coups d'éclat. Le bon goût règne sur des podiums pour la plupart nostalgiques et la jeune création se fait remarquer.

Que faut-il retenir de la fashion week de New York automne-hiver 2020-2021 ?
© Stephen Lovekin/REX/SIPA

La fashion week de New York est-elle à bout de souffle ? Le programme des défilés américains à débuté le 7 février, mais très loin de la "Grosse Pomme". C'est à Los Angeles qu'à eu lieu la cérémonie d'ouverture avec un défilé Tom Ford plus glamour que jamais. ce dernier n'a pas trouvé bon de jouer à domicile, malgré son titre de maître de cérémonie à la tête du CFDA. La saison passée, un calendrier moins fourni avait dépoussiéré l'événement, emprunt d'un dynamisme nouveau. Sauf que cette fois, il sonne carrément creux. Tommy Hilfiger fait voyager son défilé spectaculaire à Londres, Jeremy Scott à Paris pendant la haute couture prochaine, tandis que des noms comme Alexander Wang ou Ralph Lauren manquent à l'appel. 

Bon sang (neuf)

Moins de grands noms au calendrier cela veut aussi dire davantage de visibilité pour les petits labels. De cette fashion week de New York automne-hiver 2020-2021, ce sont les seuls à ne pas plonger la tête la première dans les influences rétro. 

En la matière, c'est Christopher John Rogers qui s'est le plus distingué. Ce designer de 26 ans qui a remporté la bourse CFDA/Vogue l'an passé a su faire bon usage de sa récompense en livrant une troisième collection spectaculaire et rafraîchissante. Ses couleurs, ses drapés et ses moirés (un thème pourtant glissant) ont laissé la fashion sphère gaga. Même histoire avec le défilé viral de la jeune marque Area qui s'est faite remarquer avec son show architecturé et étincelant. 

Défilé Rodarte automne-hiver 2020-2021 © PIXELFORMULA/SIPA

Back to glam

Il est tôt dans le fashion month, pourtant certaines tendances se distinguent déjà. Le streetwear confirme sa disparition au profit d'une mode élégante et recherchée aux accents couture. L'influence du Valentino de Pierpaolo Piccioli se fait ressentir partout où règnent monochrome et volumes. Carolina Herrera et ses brocarts, Area et ses cristaux Swarovski, Ula Johnson et ses manches, Oscar de la Renta et ses plumes ou encore Christopher John Rogers et son lamé font souffler un vent de sophistication sur la mode tout en se positionnant clairement sur un créneau tapis rouge.

Rodarte achève de nous séduire avec sa romance vampirique et coppolienne qui inspire des silhouettes années 40 précieuses. Marc Jacobs, la tête d'affiche de cette semaine de défilés, interprète sans emphase mais non sans maestria cette proposition. 

Marc Jacobs mène la danse

Marc Jacobs a clôt cette semaine de défilés par un show dansant. Pour lui, la chorégraphe contemporaine Karole Armitage a imaginé un balais puissant, un manifeste autour du corps et de son expressivité, une tempête corporelle, qui sert de toile de fond au défilé. Face à cette danse tortueuse se dresse l'épure et la sagesse.

La collection automne-hiver 2020-2021 de Marc Jacobs se concentre sur l'essentiel : des coupes parfaitement exécutées et des teintes chic. Presque aucun motifs et pas une fioriture de trop. L'ambiance est celle du vestiaire de Jackie Kennedy, twistée par un certain goût pour le dépouillé et l'attitude rebelle 90's. On croise aussi bien une Bella Hadid en Audrey Hepburn moderne qu'une Miley Cyrus en Courtney Love actualisée. Les robes trapèze et leurs par-dessus assortis dans les looks monochromes, les bermudas de costume, les petites mailles à col Claudine près du corps sont criants de perfection et troublant de sexyness.

Le tumulte du show dialogue avec l'éclat des pièces, sans se nuire ni s'éclipser, dans un équilibre parfait qui n'est pas sans rappeler les défilés d'Alexander McQueen. Une performance vibrante qui vient à la rescousse d'une fashion week de New York en demi-teinte.