Dior haute couture printemps-été 2020 : l'âge d'or du féminin

Des femmes divines drapées d'or, voila le brillant tableau d'un monde au féminin peint par Maria Grazia Chiuri. Un défilé Dior printemps-été 2020 baigné de sensualité et de lumière.

Dior haute couture printemps-été 2020 : l'âge d'or du féminin
© Francois Mori/AP/SIPA

"Et si les femmes dirigeaient le monde ?" voila la question (littéralement) en toile de fond du défilé Dior haute couture printemps-été 2020. Tout serait plus brillant, semble être la réponse de Maria Grazia Chiuri qui livre une collection opulente. Aux antipodes de la saison précédente, la créatrice fait entrer la lumière dans l'illustre maison grâce à un camaïeu de tons doux mais délicatement irisés. Or, champagne, métal, cuivre, font une démonstration envoûtante en épousant brocarts, soie et sequins en une infinité de textures, toutes plus luxueuses les unes que les autres. On ne résiste pas à la danse des rangées de franges de la première silhouette, qui laisse pourtant place au gimmick majeur du défilé : le drapé.

Froncé, plié, tressé, les nobles étoffes dévoilent toute leur sensualité en sillonnant sur les corps des mannequins. Il en est question sur les tailleurs, dont la rigidité des jeux de plis réinventent les lignes strictes, pour un rendu un peu sévère, quoiqu'élaboré. Mais comme toujours avec Maria Grazia Chiuri, le flou se charge de nous envoûter pour de bon. Des kilomètres de soie torsadée, nouée et parfois même ajourée se tordent pour créer les robes enchanteresses dont elle a le secret, laissant planer la folle idée qu'aucune couture n'est venue malmener la divine mousseline. 

Maria Grazia Chiuri prouve à nouveau chez Dior son adoration du féminin en peignant des femmes divines, parée de rameaux d'olivier, brodées d'épis de blés, glamourissimes en sandales plates. Le défilé s'est tenu sous l'installation gigantesque "The Female Divine" de l'artiste Judy Chicago, produite dans les années 70 mais jusqu'alors jamais réalisée, prenant la forme stylisée d'une divinité. Le vocabulaire vestimentaire est puisé dans les représentations antiques, mais le tout se traduit bel et bien dans le présent. De quoi offrir aux femmes un quart d'or de gloire.