Inoffensive en apparence, cette matière de vêtements qu'on porte tous les jours est toxique
Ce n'est pas un secret : la mode est une véritable menace pour l'éco-responsabilité. Mais saviez-vous qu'il suffit de porter un vêtement pour se mettre en danger ? Certaines matières sont néfastes pour la santé.
Dans la fashion sphère, le "paraître" n'est que la face émergée de l'iceberg. Derrière un vêtement se cache bien plus qu'on ne le pense : des problématiques globales impliquant éthique, environnement, mais aussi santé. Car quand vous arborez une pièce stylée, vous pouvez vous mettre en danger : certaines matières s'avèrent néfastes lorsqu'elles sont portées. Utilisées par les marques de prêt-à-porter, leur usage est banalisé au point qu'on ne s'en méfie jamais... à tort.
Ce sont les tissus synthétiques qui sont à déplorer, précisent les experts - l'acrylique, le nylon, l'élasthanne ou encore le polyester. Dérivés du pétrole, ils dégagent des "microplastiques qui contaminent les humains qui entrent en contact avec lui." Le pire ? Le polyester ; pour ses effets négatifs comme pour sa présence massive dans l'industrie textile - puisque c'est le plus utilisé.
Dans Mode jetable, Philippe Gendreau met en lumière les dégâts causés par ce dernier. Présent dans les sous-vêtements, il favorise les mycoses, "cystites et autres infections urinaires" chez les femmes. Non seulement il retient chaleur et humidité, mais "les fibres plastiques attirent et retiennent les bactéries tout en favorisant leur multiplication". Des études vont jusqu'à affirmer que libérées, "ces petites fibres de plastique infectent les muqueuses et peuvent provoquer le syndrome du choc toxique au même titre que les tampons hygiéniques."
Du côté de la gent masculine, c'est la fertilité qui est menacée. "L'électricité statique provoquée par le frottement du polyester sur les parties génitales provoque des perturbations dans la spermatogénèse. Cela diminue drastiquement la production de sperme et favorise la dégénérescence des cellules." Et les doublures de pantalon faites dans cette matière suffiraient à provoquer ces effets.
Mais loin de nous l'idée de diaboliser le polyester : utilisé avec parcimonie, il peut faire l'affaire. Et "les matières pétrochimiques peuvent avoir un intérêt avec des utilisations précises", précise Damien Pommeret au micro de Saveria Mendella. Il y eut d'ailleurs une époque où elles accompagnèrent les progrès de l'industrie.
Aujourd'hui, les labels de prêt-à-porter de luxe n'ont plus d'excuse pour ne pas proposer de produits performants à partir de tissus naturels. Le spécialiste parle de maillots de bain en laine. Si cela se faisait déjà jadis, ils s'alourdissaient au contact de l'eau, faute de technologies. "L'innovation n'existait pas pour pouvoir transformer la laine dans ces nouveaux produits, maintenant c'est disponible. On sait faire des matières sans aucun traitement chimique, 100% naturelles qui vont être respirantes, légères et imperméables."
Mais on le conçoit, le naturel a un prix. On peut donc commencer par réduire notre consommation de vêtements 100% polyester, petit-à-petit.