Une grande ville française se mobilise contre l'ouverture d'une boutique éphémère Shein
Pour éviter l'installation d'un pop up store Shein dans l'un de ses centres commerciaux, la mairie de l'une des plus grandes villes du sud de la France a fait part de sa désapprobation.
L'ultra fast fashion n'est finalement "pas la bienvenue" sur la Côte d'Azur. Alors que l'enseigne chinoise Shein avait prévu d'ouvrir ses portes à la Gare du Sud, du 11 au 14 avril 2024, la mairie de Nice s'est formellement opposée à son installation. Le maire Christian Estrosi (Horizons) a annoncé le 27 mars 2024 que l'événement, au cours duquel des vêtements, des chaussures et des accessoires devaient être vendus, est définitivement supprimé. "Christian Estrosi a contacté immédiatement Renato Iera, dirigeant du groupe Iera [qui possède le centre commercial de la Gare du Sud, ndlr], qui a accepté d'annuler l'opération", lit-on dans un article de l'AFP. "La ville de Nice n'a pas vocation à accueillir une entreprise qui ne respecte pas ses valeurs humanistes et représente une menace pour le commerce de proximité", a confirmé l'édile dans un communiqué.
Shein, symbole de l'ultra fast fashion et de la surconsommation
À chaque fois qu'elle indique l'ouverture d'un nouveau pop-up store, Shein est la cible de nombreuses critiques et manifestations. Créée en 2012, l'enseigne a rapidement attiré l'attention des fashionistas grâce à ses tout petits prix et à ses millions d'articles disponibles. Douze ans plus tard, la société dont le siège se trouve à Singapour est décriée pour ce que les observateurs considèrent comme des pratiques dangereuses pour l'environnement et des mauvais traitements infligés à ses employé-e-s. Devenue l'emblème de la surconsommation, la marque propose 7 200 nouveaux articles par jour, selon des chiffres diffusés en 2023 par l'ONG Les amis de la Terre.
Shein est aussi régulièrement épinglée pour la durée de vite très restreinte de ses produits. En moyenne, les pièces achetées sur le site ne peuvent pas être portées plus de 8 fois, estime l'association En Mode Climat. C'est pour combattre cette mode "prête à jeter" que des griffes comme Asket ou Maison Standards créent des collections indémodables et de meilleure qualité à un prix adapté. Du côté du gouvernement, une proposition de loi datant de mars 2024 met en avant l'importance d'instaurer des pénalités financières envers les enseignes de fast fashion et de "contribuer à une transition d'une mode jetable vers une mode durable".