Revivez "L'Amour", le défilé Jacquemus printemps-été 2021

Qui sème l'amour récolte le style. Jacquemus a donné un défilé épi(s)que dans un champ de blé pour présenter sa collection printemps-été 2021, signant le retour de la magie dans la mode post-Covid.

Hors champ, c'est définitivement le parti-pris de Simon Porte Jacquemus, qui s'est émancipé il y a quelques mois du calendrier des défilés pour présenter à son rythme ses collections. Ainsi, au terme de la première semaine des défilés haute couture digitale, le jeune créateur annonce qu'il donnera un défilé printemps-été 2021 en bonne et due forme quelques jours plus tard, dans le respect des consignes sanitaires. Comment parvenir à une telle organisation ? Où et comment le show va-t-il se tenir ? Les inconnues sont nombreuses, jusqu'au dernier moment pour les cent chanceux invités embarqués dans des voitures lancées vers un lieu tenu secret. Destination : un champ de blé.

L'amour a sa raison

Dans sa note d'intention, Simon Porte Jacquemus parle d'amour comme moteur, comme force qui se célèbre dans l'union et se consolide aussi dans l'éloignement. Il se félicite également d'avoir opté pour une fréquence plus organique pour ses collections, une décision qui a finalement sauvé la mise de sa maison indépendante lors de la crise. Le retour à la terre s'impose donc comme une évidence. Aussi simple et grandiose que la lavande en 2019, le catwalk tout en graminées confirme l'efficacité du land art comme set de défilé. La récolte est bonne, le show diffusé en live nourrit les réseaux sociaux. 

Belle comme les blés

Sans surprise, dans ce terreau fertile a poussé une collection au charme naturel dont on admire les robes épurées et la palette de craie, blancs, grés lumineuse. Jacquemus bat le blé des années 1990 et cite la sensualité dépouillée d'Helmut Lang ou de Calvin Klein. S'ajoutent à cela les drapés négligés signatures du créateur, toujours proche du styliste en herbe taillant maladroitement des jupes dans les nappes de sa mère qu'il était. C'est la magie Jacquemus, l'effet sexy sorti des draps est toujours là. Difficile, malgré une belle diversité de corps sur le podium, d'imaginer les lanières sur peau qui ponctuent les silhouettes ailleurs que sur le corps divin d'Emily Ratajkowski, mais soit, le désir est cultivé. Rendez-vous à la saison des moissons.