Ce petit ajout dans les cahiers d'école aide les enfants à retenir leurs leçons en un clin d'œil

Une règle autrefois incontournable, peu à peu reléguée aux oubliettes.

Ce petit ajout dans les cahiers d'école aide les enfants à retenir leurs leçons en un clin d'œil
©  RDNE Stock project / Pexels

Les élèves apprennent de plus en plus tôt à jongler avec des quantités massives d'informations, mais la mémoire ne suit pas toujours le rythme. Les parents s'inquiètent, les enseignants cherchent des solutions et les enfants, eux, peinent parfois à se rappeler ce qu'ils ont lu la veille. Face aux écrans qui dictent un apprentissage fragmenté, il existe pourtant une méthode qui redonne de la solidité à la mémoire, sans avoir besoin de nouvelles technologies.

Beaucoup admettent avoir du mal à se concentrer sur plusieurs pages d'affilée et à restituer ce qu'ils viennent de lire. Les neurosciences le confirment, l'attention est sollicitée de toutes parts, ce qui fragilise leur rétention. Mais certains enseignants montrent qu'il est possible de contrer ce phénomène avec un geste de lecture qui ne demande qu'un crayon et un peu d'application. Jeffrey Kaplan, professeur associé de philosophie à l'Université de Caroline du Nord, en a fait l'un de ses chevaux de bataille. Loin des recettes toutes faites, il insiste sur un principe central : "Pour retenir ce que vous lisez, pour le comprendre et absorber le contenu dans votre cerveau afin de pouvoir vous en souvenir plus tard… vous avez besoin d'une procédure par laquelle vous vous forcez à interagir avec le contenu sémantique de ce que vous lisez", explique-t-il dans l'une de ses vidéos. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement de passer les yeux sur des mots, mais d'entrer dans leur signification, de réfléchir au rôle de chaque idée dans l'ensemble.

Le contenu sémantique, précise-t-il, ne se réduit pas aux mots pris isolément. Il englobe le sens, les relations entre les phrases, le fil invisible qui relie les idées. Ce travail exige une attention active, là où la lecture passive laisse filer l'information. Le problème est que cette gymnastique n'a rien de spontané : il faut se créer une méthode pour la déclencher à chaque page. "Il faut avoir une procédure qui vous oblige à réfléchir aux idées contenues dans le texte", insiste le chercheur. Son conseil s'ancre dans une vieille pratique académique connue sous le nom de marginalia. Le principe est simple : prendre des notes dans la marge du texte, plutôt que de recopier mot pour mot. L'exercice consiste à condenser un passage entier en une courte phrase. L'objectif étant de dégager une idée centrale et de la formuler à sa manière. En réduisant un bloc d'informations en une seule formulation, l'élève se force à assimiler ce qu'il lit et à distinguer l'essentiel du secondaire.

Pour les élèves, l'exercice peut sembler chronophage au départ, mais il fait gagner du temps par la suite. En révisant, ils n'ont plus à relire intégralement leurs cours : la marge contient déjà une version ultra-concentrée, accessible d'un coup d'œil. Les enseignants qui l'expérimentent remarquent une meilleure autonomie et une confiance accrue chez l'enfant.