Pension de réversion : ces couples longtemps exclus pourraient enfin y avoir droit

Pour toucher une pension de réversion, il faut remplir un certain nombre de conditions, qui diffèrent selon les régimes de retraite. Une grande réforme prévue pour 2026 pourrait rebattre les cartes.

Pension de réversion : ces couples longtemps exclus pourraient enfin y avoir droit
© iakovenko/123

Au décès de son époux ou épouse, le conjoint survivant peut, sous certaines conditions, toucher une partie de sa pension de retraite. Son montant est égal à 54 % de la pension de retraite de base dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier le défunt, et cela concerne aussi les couples divorcés, y compris lorsque le conjoint survivant vit de nouveau avec quelqu'un. Mais il peut atteindre jusqu'à 60% dans certains régimes complémentaires. Différentes majorations sont également possibles et liées à l'âge du conjoint survivant, mais aussi au nombre d'enfants. Si le défunt a été marié à plusieurs reprises, alors la pension de réversion est partagée entre son époux survivant et le ou les précédents époux divorcés proportionnellement à la durée respective de chaque mariage.

L'objectif de la pension de réversion est de compenser la perte de revenus que subit le conjoint survivant au décès de son époux. Mais ce système est sous le feu des critiques depuis de nombreuses années, jugé par certains comme profondément inégalitaire. Dans le cadre de la réforme des retraites, et grâce aux analyses du Conseil d'orientation des retraites (COR), la pension de réversion va connaître des modifications majeures en 2026. Des changements qui vont notamment la rendre accessible à beaucoup plus de personnes.

Le premier changement pourrait porter sur le montant de la pension de réversion afin de limiter l'écart entre les caisses de retraite et d'arriver à un taux unique, qui serait compris entre 50 et 60 % et serait donc le même pour tous. S'il s'agit pour l'heure seulement d'une piste de réflexion, une pension au montant unique, basée sur la retraite du défunt et les revenus du conjoint survivant est aussi à l'étude. L'autre réforme majeure concerne les conditions d'accès à la pension de réversion. Dans le régime général, il faut avoir 55 ans pour en bénéficier (même si le décès est intervenu 10 ans plus tôt), alors que cette limite d'âge n'existe pas dans certaines caisses complémentaires. Elle pourrait donc être supprimée. La question du plafond de ressources est également débattue. Alors que seul le régime général l'impose, le COR réfléchit soit à le supprimer totalement pour tous, soit à appliquer le même plafond à tous les régimes. Enfin, et il s'agirait là d'une avancée majeure, la pension de réversion pourrait s'ouvrir aux partenaires pacsés et aux concubins, en imposant toutefois une durée minimale de vie commune.

Pour l'instant, ces réformes n'ont pas encore été confirmées et le Conseil d'orientation des retraites poursuit sa réflexion et ces consultations. Mais des avancées importantes sont quoi qu'il en soit attendues l'année prochaine. Une nouvelle mesure qui devrait sans aucun doute changer la vie de nombreux Français, en augmentant leurs revenus, notamment pour ceux qui ont actuellement une petite retraite !