"J'ai compris trop tard" : à 87 ans, Christiane, victime d'un faux accrochage, se fait voler 2000 euros

Accrocher une voiture lorsqu'on est en train de conduire ou que l'on se gare est la hantise de tout automobiliste. Et cela est d'autant plus stressant lorsqu'on est en plein milieu de la route et que la personne en face nous accuse d'être en tort. C'est ce qu'est arrivé à Christiane, âgée de 87 ans, le 5 avril dernier, alors qu'elle se rendait au supermarché de Séméac, dans les Hautes-Pyrénées.

"Sur la route, j'ai remarqué qu'une voiture grise qui me précédait, s'est soudainement rangée sur le côté, et quand je l'ai dépassée, j'ai entendu comme un choc sur ma carrosserie. Je n'y ai pas prêté attention, j'étais loin de la voiture que je dépassais, j'ai pensé que j'avais roulé sur quelque chose. Puis je suis allée chez Grand Frais, avant de rentrer chez moi" raconte l'octogénaire au journal La Nouvelle République des Pyrénées. Mais la veille dame a été suivie jusqu'à son domicile. 

La voiture en question se gare devant son garage, et un "grand monsieur, portant un béret et un masque Covid" lui explique qu'elle a accroché son rétroviseur sur la route. Il lui montre la preuve de cet incident en lui faisant constater une trace de couleur noire sur sa voiture. C'est alors qu'il lui propose de faire un constat et de contacter son assureur. "Je n'avais pas le numéro sur moi, je l'ai fait entrer, et lui ai fourni le numéro. Là, il a appelé, il a expliqué, puis il m'a dit : tenez, c'est votre assureur, il veut vous parler", raconte la victime. Mais l'assureur n'est autre qu'un complice qui va la convaincre d'un arrangement à l'amiable. "Vous savez, aujourd'hui, avec les assurances, il faut faire attention, quand ce sont des personnes âgées impliquées, elles risquent de perdre leur permis… À moins que vous vous arrangiez avec le Monsieur, en liquide, et vous venez nous voir après, on vous remboursera sous 48h", lui a conseillé l'escroc, au bout du fil. 

Christiane, mise sous pression, confie qu'elle n'a pas eu le temps de réfléchir. Elle se rend à la banque pour retirer 2000 euros en liquide et les donne en main propre au Monsieur, à son retour chez elle. Celui-ci ne tarde pas à s'enfuir, avec l'argent en poche, que Christiane ne reverra pas de sitôt. 

Lorsqu'elle contacte son assurance quelques minutes plus tard, elle se rend vite compte de la supercherie, mais il est trop tard. "J'ai demandé à la dame, que je connaissais, de me passer le monsieur que j'avais eu un peu plus tôt. Quand elle m'a dit qu'il n'y avait pas d'homme dans l'agence, j'ai tout de suite compris. Mais c'était trop tard", a-t-elle raconté. Cette arnaque au rétro est bel et bien une nouvelle méthode pour soutirer de l'argent aux personnes les plus vulnérables. Il convient de rester vigilant en toutes circonstances.