Elle prive son bébé de nourriture jusqu'à 2 ans : cette maman condamnée estime avoir agi par "amour"

En Belgique, une mère a été jugée pour avoir privé de nourriture son enfant jusqu'à ses 2 ans et demi. À cet âge, son poids n'excédait pas celui d'un bébé de six mois.

Elle prive son bébé de nourriture jusqu'à 2 ans : cette maman condamnée estime avoir agi par "amour"
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Elle pensait agir par "amour" et dans l'intérêt de son enfant, mais la cour d'appel de Bruxelles ne l'a pas entendu de cette oreille. Une mère de famille vient d'être condamnée par la justice belge à deux ans de prison pour privation d'aliments et de soins envers son enfant. Selon le média belge La Libre, qui a relayé l'affaire le 19 septembre 2023, la mère aurait nourri son enfant uniquement avec son propre lait maternel, et ce, pendant plus de deux longues années. Bien que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l'allaitement au sein durant les six premiers mois de la vie d'un enfant, la diversification alimentaire doit, elle, commencer en parallèle, entre 4 et 6 mois, en introduisant progressivement des légumes et des fruits dans l'alimentation de bébé.

Un pronostic vital engagé à 2 ans et demi

À l'époque, en 2018, c'est le grand-père paternel qui s'inquiète de l'état de santé du nourrisson, âgé alors de deux ans et demi. Il donne l'alerte et l'emmène en urgence à l'hôpital pour être examiné. Le diagnostic tombe : l'enfant est dans un état de dénutrition sévère et son pronostic vital est engagé. Son poids était en effet inférieur à celui d'un bébé de six mois. Il ne recevait que du lait maternel et parfois des soupes enrichies en Oméga 3. Les conséquences sur sa santé sont telles que l'enfant doit être hospitalisé pendant un an et avoir des soins. Une rééducation de la mâchoire est nécessaire, car celle-ci a été inévitablement impactée par ce mode d'alimentation, et le jeune patient va aussi bénéficier d'un suivi psychologique. 

"C'est par amour que j'ai fait tout ça"

Après cette découverte, une enquête a été ouverte. Les policiers se sont aperçus que le bébé n'avait jamais eu de suivi médical depuis sa naissance et qu'il n'avait pas non plus eu de vaccins. Au cours de l'affaire, la mère de famille, qui a perdu la garde de son enfant, a été vue par un psychiatre qui n'a pas relevé de troubles mentaux.

Devant la cour belge, elle a tenté de défendre son geste en expliquant : "Ce n'est pas de la maltraitance, c'est par amour que j'ai fait tout ça." À l'annonce de la condamnation, l'accusée a aussi fait savoir qu'elle voulait faire appel de la décision de justice, en convoquant la Cour de cassation et la justice européenne. De son côté, l'enfant a depuis été remis à son père et a déménagé aux États-Unis.