Les violences obstétricales ont-elles augmenté avec le coronavirus ?

Le collectif Toutes unies contre les violences obstétricales et gynécologiques lance une enquête pour connaître l'impact de l'épidémie sur la grossesse, l'accouchement et le post-partum en France.

Les violences obstétricales ont-elles augmenté avec le coronavirus ?
© ÐžÐ»ÐµÐ½Ð° Сушицьк

Parents et bébés séparés pendant plusieurs jours, uniquement en contact par Skype, césariennes "forcées", pressions pour déclencher l'accouchement... Les témoignages de violences gynécologiques se sont multipliés depuis le début de la crise du coronavirus en France. Le collectif Toutes contre les violences obstétricales et gynécologiques, qui s'inquiète des conséquences de sur les femmes enceintes depuis le début du confinement, vient de publier une enquête sous forme de questionnaire, pour connaître l'impact de cette épidémie sur la grossesse, l'accouchement et le post-partum en France. Comment le Covid-19 a-t-il impacté les femmes sur le point de donner la vie ?

Pour des raisons de sécurité, les conditions d'accouchement ont été largement redéfinies pendant l'épidémie de coronavirus, et plus spécifiquement en confinement. Les autorités de santé ont par exemple limité la présence du père à la maternité. S'il était autorisé à assister à l'accouchement (dans certaines maternités au début), seule la mère pouvait rester le temps de l'hospitalisation. Les recommandations ont ensuite évolué : le père peut être présent dès le début du travail en salle de naissance puis deux heures en suites de couches. 

Mais le collectif Toutes contre les VOG souligne que dès le début de la crise, certaines mères ont raconté avoir été contraintes d'accoucher seules, ou avoir été séparées de leur enfant, contrairement aux recommandations de la Société Française de néonatalogie et la Société Française de pédiatrie. Sonia Bisch, porte-parole et fondatrice du collectif insiste : "Le droit des femmes ne doit pas reculer pendant les périodes d'épidémie ". En outre, de mauvaises conditions d'accouchement peuvent accentuer les risques de dépression post-partum, empêcher les parents de créer du lien avec leur bébé... L'objectif du questionnaire, qui a déjà réuni 1 400 réponses, est d'évaluer les conséquences de mauvaises pratiques en cette période de Covid-19. De manière générale, Sonia Bisch rappelle que le but du collectif est de "faire évoluer les pratiques des professionnels, qui pour beaucoup, continuent de nier ou de minimiser les conséquences que peuvent avoir de mauvaises conditions d'accouchement".