Qui est Gitanjali Rao, élue enfant de l'année par le Time ?

Elle a 15 ans et vient de faire la couverture de Time Magazine. Gitanjali Rao a été élue "enfant de l'année" par la parution qui dévoile, chaque mois de décembre, un classement des personnalités qui ont marqué l'année écoulée.

Qui est Gitanjali Rao, élue enfant de l'année par le Time ?
© Luiz RampelottoShutterSIPA

L'année dernière, la prestigieuse distinction d'"enfant de l'année" était remise par le Time Magazine à la jeune activiste suédoise Greta Thunberg. Pour terminer l'année 2020, c'est une scientifique qui se voit décerner cette marque de reconnaissance. Elle n'a rien du scientifique typique, elle n'est pas âgée, n'est pas un homme non plus. Non, rien de tout cela ; c'est une adolescente de 15 ans, d'origine indo-américaine, déjà auteure de grandes découvertes scientifiques. Elle s'appelle Gitanjali Rao, elle vient du Colorado et depuis ses 11 ans est connue pour un petit appareil qu'elle a mis au point et qui permet de détecter la présence de plomb dans l'eau. Lui, s'appelle Téthys.

La technologie est un outil qui aide les gens à grandir 

La jeune fille a découvert le domaine de la science aux alentours de 4 ou 5 ans, raconte-t-elle au Time dans une longue interview. Ses parents lui avaient offert un kit de chimie. En une journée, elle l'avait terminé, seule. Elle décrit ce souvenir comme un instant décisif : elle se destinera aux sciences. Après s'être intéressée à la teneur en plomb de l'eau potable, l'adolescente se penche sur la question du cyberharcèlement et monte une application mobile (aussi disponible sur Google Chrome) qui effectue une analyse du texte à publier et le modère en cas de besoin. Elle voit la technologie comme un outil qui permettrait d'aider les gens à grandir, à évoluer. Comme Gitanjali a toujours un nouveau projet sur le feu, elle est actuellement en recherche sur un moyen de détecter les bio-contaminants (comme des parasites par exemple) dans l'eau. Sa motivation ? Aider les habitants du tiers monde, où les moyens de filtration de l'eau ne sont pas disponibles, a identifier ce qui se trouve dans l'eau qu'ils consomment. Et ce n'est pas tout, une partie de son travail actuel consiste à chercher un moyen de déceler une addiction chez un patient traité par des opiacés. Rappelons que les Etats-Unis sont touchés par une crise des opiacés, trop prescrits et terriblement addictifs.

Les jeunes scientifiques ont la réponse

Gitanjali est très jeune, mais à la manière de Greta Thunberg, elle voit déjà très clairement les problématiques du monde qui l'entoure. "Notre génération fait face à des problèmes inédits, mais en même temps doit continuer d'affronter de vieille issues qui continuent d'exister", explique-t-elle au Time. Elle parle de différentes crises qui s'entrecroisent, et se retrouvent dans ses travaux : des maladies qui vont jusqu'à devenir des pandémies, le réchauffement climatique, mais aussi une crise des droits de l'homme. La tâche des chercheurs est grande ! Et pour tenter de trouver une sortie à ces impasses, les jeunes scientifiques font partie de la solution. 

A seulement 15 ans, Gitanjali a déjà coaché 30 000 étudiants... Le plus difficile, selon elle, c'est de gagner la confiance qui permettra aux jeunes talents de demain d'oser s'affirmer, d'oser proposer, d'oser tout court. Alors elle met tout en oeuvre pour montrer aux autres jeunes qu'il n'est pas nécessaire de rentrer dans un stéréotype pour choisir un métier. "Si je peux le faire, alors tu peux le faire et n'importe qui peut le faire", résume la jeune fille.