Adeline Blondieau et le yoga pour enfant : son épanouissante reconversion

L'ex-comédienne de "Sous le soleil" a trouvé son équilibre, loin des plateaux de télévision. Après la parution d'un livre sur le yoga pendant la grossesse, Adeline Blondieau présente "Le Yoga des enfants", et pratique la sophrologie dans son cabinet à Paris. Maman de Aïtor (20 ans) et Wilona (8 ans), elle revient sur son parcours et se confie sans tabou sur sa nouvelle vie. Interview.

Adeline Blondieau et le yoga pour enfant : son épanouissante reconversion
© Meryl Curtat-Sipa

C'est en femme épanouie, apaisée et bienveillante qu'Adeline Blondieau répond à nos questions. Un calme qu'elle doit notamment au yoga, qu'elle pratique depuis son adolescence, et qu'elle met aujourd'hui au service des autres. Après avoir écrit un livre sur le yoga pendant la grossesse, pour permettre aux futures mamans de se préparer à accueillir leur bébé sereinement, elle se penche sur "Le yoga des enfants", aux éditions Le Courrier du livre. Un ouvrage ludique, à destination des parents et des enfants, pour les inciter à partager ensemble une activité en s'amusant et en se relaxant. "Avec les petits, on est obligé de proposer une activité ludique et courte, sinon on perd rapidement leur attention", précise Adeline Blondieau. L'ex-femme de Johnny Hallyday nous livre ses conseils et se confie, sans tabou, sur son expérience et son parcours. 

A partir de quel âge avez-vous débuté le yoga avec vos enfants ?

Adeline Blondieau : "J'ai commencé très tôt, vers l'âge de trois mois. Il s'agit alors d'un yoga interactif, et on arrive à obtenir des sourires, un vrai langage du corps du bébé. Cela permet de solidifier la relation, et c'est notamment intéressant avec les pères et leur nouveau-né. A la naissance ou lors des premiers mois, les papas peuvent parfois se sentir exclus de cette relation fusionnelle avec la maman. Le yoga avec bébé permet donc de partager des moments ensemble. Mes enfants ont débuté le yoga in-utero. Le grand (Aîtor, âgé de 20 ans) a commencé le yoga petit, et s'il préfère aujourd'hui le skate-bord, il a tout de même gardé cet ancrage et cette respiration sereine. Quant à la petite, Wilona (8 ans), qui figure dans le livre, elle pratique selon les périodes, et dès que je sors un tapis, elle fait du yoga avec moi. 

Comment rendre le yoga ludique avec les petits ?

Quand les enfants commencent à être plus grands et autonomes, qu'ils savent marcher et gérer leur corps, je leur propose de faire des postures par imitation (ce qui les amuse, c'est de faire comme papa et maman). Et à chaque fois que l'on fait une posture d'animal (chien tête en bas, le lion, le loup, le chameau...), les enfants doivent reproduire le cri de l'animal en même temps. Les séances de yoga sont alors plus joyeuses, avec des crises de fous rires qui permettent aussi de travailler le lâcher prise.

Quels sont les bienfaits du yoga pour les enfants ?

La psychomotricité est importante puisque les enfants sont en constante évolution de leur corps, de la naissance à l'adolescence. En travaillant la psychomotricité, on fait aussi travailler les deux hémisphères du cerveau. Ainsi, le yoga leur permet d'apprivoiser ces changements et d'approfondir leur schéma corporel, il dynamise, conserve la souplesse extraordinaire de l'enfant et permet de valoriser le corps, d'apprendre à l'aimer. Par conséquent, si vous êtes bien dans votre corps, cela va vous aider à être bien dans votre tête. Avec le yoga, les enfants apprennent par ailleurs à gérer leurs émotions tout en apprivoisant "leur esprit singe", c'est à dire leur esprit à l'état sauvage. C'est leur faire comprendre qu'ils sont fait pour gigoter dans tous les sens et non pas rester assis sur une chaise, sage toute la journée. Mais s'ils parviennent à apprivoiser cet esprit singe, ils pourront faire ce qu'ils veulent, et le faire correctement.

Le yoga est-il la clé pour leur donner confiance en eux ?

Certains enfants ont parfois un manque de confiance en eux. Or, l'estime de soi est essentiel, quand on voit notamment la facilité avec laquelle les gens s'attaquent sur les réseaux sociaux. Il faut donc être bien axé et ancré, et c'est ce qu'apporte le yoga. Cet été, mon fils Aïtor a publié sur Instagram une photo de lui maquillé pour une soirée à thème. Un média a partagé ce cliché en disant qu'il faisait son "coming-out". J'ai trouvé cela très violent ! Mon fils a répondu qu'il était bien sûr "effaré que l'on puisse dire de telles choses", mais comme il se sent bien dans sa tête et dans son corps, il parvenait à passer outre. Quelle chance, parce que s'il avait été un peu plus fragile et moins bien dans sa peau, ces allégations auraient fait des dégâts considérables. Et quand je vois la violence dont sont capables les enfants (même très jeunes) entre eux, qui ne décrochent pas des réseaux sociaux, je trouve que le yoga est un bon refuge à leur proposer.  Car c'est aussi un état d'esprit qui permet de relativiser et de rester serein selon les situations.

Apprendre les bonnes postures dès l'enfance permet-il de prévenir les maux de dos ?

Le problème, c'est que les enfants n'attendent pas l'âge adulte pour avoir mal au dos, notamment à cause du poids du cartable. Se tenir correctement, droit, les épaules basses, permet de protéger le dos, mais pas seulement. Quelqu'un de complètement avachi sur lui-même, affalé, semble aussi porter le poids du monde sur ses épaules. Le filtre émotionnel passe alors à travers sa posture, et je trouve que leur apprendre à se tenir correctement est un beau cadeau, car le corps a souvent tendance à être flemmard. 

Quelles sont les valeurs que vous souhaitez transmettre à vos enfants ?

Avant tout, c'est de respecter qui ils sont profondément. Car bien que l'école essaie de les faire rentrer dans un cadre, il me semble important qu'ils puissent respecter leur originalité. Qu'ils soient eux-mêmes et qu'ils se sentent à leur place, qu'ils acceptent leur particularité sans être complètement formatés. En outre, le yoga est une éducation bienveillante, d'écoute et de respect, mais aussi de vérité. C'est également être dans la pleine conscience, en étant présent à 100% quand on entreprend quelque chose avec quelqu'un. Si l'on me parle par exemple, je ne suis pas sur mon téléphone à faire autre chose.

Vous pratiquez également la sophrologie. Qui recevez-vous en consultation ?

Le cabinet, situé dans le 9e arrondissement de Paris, est ouvert depuis un moment, et je serai prochainement sur Doctolib. C'est une pratique dans laquelle je me sens bien, à ma place. heureuse de partager des outils pour aider les gens à aller mieux. Il y a d'ailleurs beaucoup d'adolescents et d'étudiants. Je reçois aussi des gens à hauts postes, qui souhaitent mieux appréhender les situations stressantes, en travaillant notamment sur la respiration et les différents outils que je propose. 

Stress, burn-out... Est-ce que ces techniques vous ont personnellement aidées à un moment de votre vie ?

Bien sûr ! Je les ai absolument éprouvées, et je me sentirai déplacée de proposer des outils que je n'ai pas utilisés sur moi-même. Le problème du burn-out, c'est qu'on croit toujours que l'on peut tirer un peu plus sur la corde, mais le jour où elle rompt, on est anéanti. C'est par ailleurs compliqué de faire de la prévention car les gens ne veulent pas toujours entendre. Quand on parvient à le détecter, on met alors en place un plan d'attaque pour pouvoir accepter ce burn-out et l'enrayer. Certains viennent me voir parce qu'ils savent que je suis passée par là, et que je les comprend.

"J'ai failli refaire un burn-out au printemps dernier"

Le burn-out, c'est toujours la même chose : beaucoup trop de travail, pour peu de gratification. Pour ma part, c'est arrivé il y a 9 ans, soit un an avant que je tombe enceinte de ma fille. J'en ai senti un venir au printemps 2019 et parce que je l'avais déjà vécu, j'ai tout de suite reconnu les signes, et remédié pour ne pas passer au travers d'un burn-out. Car s'en suit alors la dépression nerveuse. Et cela, il faut être prêt à l'accueillir et à l'enrayer. Aujourd'hui, on en parle beaucoup plus qu'avant, le sujet est moins tabou. 

Comment êtes-vous passée de la comédie aux cours de yoga et à la sophrologie ?

Humainement, j'ai trouvé le métier d'actrice sur les tournages un peu douloureux. J'avais du mal, et le soir, on se retrouvait beaucoup chez moi à pratiquer le yoga. Je me sens plus à ma place quand je suis utile aux autres. Je continue à jouer la comédie à travers des spectacles pour enfants par exemple, dans lesquels il y a un lien direct avec le public, mais il est vrai que la vie de plateau sur les tournages ne me manque pas du tout. J'écris des livres, je partage la pratique de la sophrologie, j'aide des gens à aller mieux, et c'est pour moi la meilleure des gratifications.

Le Yoga des Enfants, par Adeline Blondieau. Prix : 23,90 euros © Le Courrier du Livre