Les ados particulièrement sensibles aux publicités pour l'alcool

Une enquête réalisée par l'Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a montré que les adolescents étaient particulièrement exposés et réceptifs aux publicités pour l'alcool.

Les ados particulièrement sensibles aux publicités pour l'alcool
© ammentorp

Selon une enquête de l'Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT) présentée le 4 décembre, les adolescents sont particulièrement exposés, et sensibles, au marketing de l'alcool. Cette enquête, réalisée via un questionnaire auprès de 13 000 ados âgés de 17 ans, montre que 86,3% se souvient avoir "déjà vu ou entendu une publicité pour une boisson alcoolisée".  Jusque là, rien d'étonnant dans la mesure où ces publicités sont aisément visibles dans l'espace public et à la télévision. La suite des chiffres est toutefois plus alarmante car "75,4% sont en mesure de préciser de quel type d'alcool il s'agissait" et "un quart des jeunes (24,8%) est en mesure de nommer la marque promue". Une preuve que les adolescents sont très sensibles à ces publicités, notamment celles qui concernent la bière. Si 105 marques ont été cités, six marques concentrent une majorité des réponses et quatre correspondent à des bières.

Les mineurs boivent, en dépit de l'interdiction 

En France, la vente de boissons alcoolisées est interdite aux mineurs. Pourtant, 85,7% des jeunes interrogés ont déclaré avoir déjà bu de l'alcool et 8,4% l'avoir fait très régulièrement. Pour l'OFDT, ces jeunes déjà consommateurs réguliers sont justement les plus enclins à se souvenir des marques d'alcool et à ressentir l'envie de boire en voyant ces publicités. Si les filles sont presque aussi nombreuses que les garçons à dire avoir vu ces publicités, les garçons étaient 32,6% contre 16,7% des filles à avoir mémorisé la marque de la dernière publicité en question. 

Le danger des publicités sur internet

L'organisme évoque un véritable problème de "santé publique" et l'impact de ces images, notamment sur internet, est donc particulièrement alarmant. "Comme dans un jeu de miroir, publicité et consommation d'alcool se répondent. Le fait de retenir le nom d'une marque d'alcool ou de ressentir le désir d'en boire après avoir vu une publicité est fortement corrélé à la fréquence de consommation", relève l'organisme. Pour l'OFDT, un meilleur contrôle des publicités diffusées sur internet, notamment avant les vidéos sur Youtube, est primordial : "L'exposition des jeunes à ces publicités est d'autant plus forte qu'il s'agit des espaces qui leur sont les plus familiers, comme internet. Mieux réguler ce vecteur de promotion que représente internet, omniprésent dans la vie des adolescents, apparaît comme un enjeu de santé publique".