La surconsommation des écrans rendrait les enfants plus impulsifs

Les études scientifiques et les professionnels de santé ne cessent de nous le répéter : une surexposition aux écrans a des répercussions néfastes, surtout dans les premières années de vie. Parmi elles : troubles du sommeil, difficultés à se concentrer, retard de l'acquisition du langage... Ce n'est pas tout. Selon une étude canadienne menée par des chercheurs du Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario (CHEO) publiée le 14 août dans la revue Pediatrics, les écrans rendraient les enfants plus impulsifs. Les chercheurs québécois ont en effet établi un lien entre le manque de sommeil causé par cette surexposition aux écrans et les réactions impulsives se manifestant notamment par une hyperémotivité et une difficulté à gérer la frustration.

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont passé au crible le temps de sommeil quotidien, celui passé devant des écrans et le niveau d'activité physique de 4 500 enfants âgés entre 8 et 11 ans. Ils ont alors constaté que le manque de sommeil allié à une consommation excessive d'écran favorisait les comportements impulsifs. Or, "un comportement impulsif est associé à de nombreux problèmes de santé mentale et d'addiction, notamment des troubles de l'alimentation, des dépendances comportementales et des toxicomanies", détaille Michelle Guerrero, auteure principale et chercheuse au CHEO et à l'Université d'Ottawa. Elle ajoute que "cette étude montre l'importance de prêter une attention particulière au sommeil et au temps passé devant un écran." Quant à la pratique d'une activité physique régulière, même si elle est recommandée pour garantir la bonne santé de l'enfant, son influence dans l'impulsivité ne s'est pas révélée significative au travers des résultats de cette étude.

Ecrans : quelles recommandations ?

Ces conclusions viennent rappeler l'importance de limiter le temps d'exposition aux écrans à 2 heures maximum par jour et de respecter une plage de sommeil de 9h à 11h par nuit chez les enfants de 5 à 17 ans, comme le rappelle Michelle Guerrero lors d'une interview pour la chaîne canadienne CBC. Le meilleur moyen d'y parvenir selon la chercheuse ? Commencer par montrer l'exemple en consacrant nous-mêmes moins de temps à notre smartphone ou à la télévision. Enfin, pour favoriser le sommeil des enfants et nous assurer qu'ils bénéficient d'un quota suffisant de sommeil, elle suggère d'éteindre tous les appareils connectés au moins "une heure ou deux avant de se coucher".