Petits-déjeuners gratuits à l'école : jusqu'au CM2

Auparavant réservés aux écoles des réseaux d'éducation prioritaire, des petits déjeuners gratuits sont désormais proposés aux enfants d'autres communes et à d'autres écoles depuis la maternelle jusqu'au CM2.

Petits-déjeuners gratuits à l'école : jusqu'au CM2
© Cathy Yeulet-123RF

[Mise à jour du 29 avril à 14h32]. Nathalie Elimas, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, chargée de l'Éducation prioritaire, se rendra dans l'académie de Grenoble ce vendredi 30 avril pour assister au lancement des petits déjeuners gratuits à l'école de la Forgerie à Cognin (Savoie). Mis en place en 2019, les petits déjeuners gratuits distribués dans les écoles prioritaires ont été relancés en mars dernier pour lutter contre les inégalités alimentaires, également sources d'inégalités face aux apprentissages des élèves. Cette année, ce dispositif s'est encore élargi et concerne désormais d'autres communes et écoles, y compris en dehors de l'éducation prioritaire. La fréquence de distribution de ces petits déjeuners distribués à des enfants de la maternelle au CM2 a, aussi, été augmentée : certains élèves qui figurent parmi les populations défavorisées peuvent en bénéficier tous les jours. Comme le précise le ministère de l'Education nationale, ces petits-déjeuners sont équilibrés et de qualité, servis dans le respect des règles de sécurité et d'hygiène alimentaire, ouverts à tous les enfants et accompagnés d'une action d'éducation à l'alimentation, mais aussi d'une sensibilisation des parents.

En 2019, le gouvernement a financé à hauteur de 6 millions d'euros l'opération des petits-déjeuners gratuits à l'école. Dans le cadre du Plan Pauvreté, près de 110 000 élèves ont été concernés par cette mesure mise en place à la rentrée scolaire 2019, dans les écoles prioritaires. Pour en bénéficier, les établissements scolaires devaient être volontaires et faire partie d'une zone REP ou REP+. En 2020, ce dispositif a été renforcé et ouvert aux quartiers de la politique de la ville (lorsqu'ils ne sont pas intégrés à l'éducation prioritaire) et à certaines zones rurales.

La cantine à 1 euro dans les écoles maternelles

Depuis avril 2019, l'Etat aide aussi les communes rurales de moins de 10 000 habitants, qui touchent la dotation de solidarité rurale, à mettre en place une tarification sociale des repas proposés dans les cantines scolaires. Le dispositif "cantine à 1 euro"prévoit le financement d'une partie de ces repas si la commune met en place une tarification progressive composée de trois tranches, la plus basse étant fixée à maximum 1 euro par repas et par enfant. Cette mesure a été étendue aux écoles maternelles en 2020. Elle a pour objectif d'aider les familles en situation de précarité qui vivent en milieu rural d'autant que, d'après une enquête menée par l'IFOP en janvier 2020, 42% des communes ne pratiquent pas de tarifs sociaux pour les cantines scolaires. 

Trop d'enfants arrivent à l'école le ventre vide !

"L'objectif est de permettre aux enfants de ne pas commencer la journée le ventre vide, de rester concentrés pendant toute la matinée et ainsi d'apprendre dans les meilleures conditions" précisait Jean-Michel Blanquer lors du lancement des petits-déjeuners gratuits dans les écoles en 2019. En outre, "cette mesure participe à la réduction des inégalités, dès le plus jeune âge". En effet, un enfant qui ne déjeune pas correctement le matin serait alors plus fatigué, moins concentré en classe et moins participatif que ses autres camarades. Selon le ministère de l'Education, "13% des enfants scolarisés en réseau d'éducation prioritaire (REP et REP+) arrivent à l'école le ventre vide et l'on compte en France trois millions d'enfants pauvres, soit 1 enfant sur 5".