Des recommandations pour favoriser l'apprentissage de la lecture et de l'écriture

En France, l'écart entre les élèves qui progressent et ceux en difficultés se creuse à l'école. Selon la dernière étude PISA, 37% des élèves ne maîtrisaient pas la lecture à la fin du collège en 2012. Afin de favoriser l'apprentissage de la lecture et de l'écriture et ainsi prévenir illettrisme, le Conseil national de l'évaluation du système scolaire (Cnesco) publie ce vendredi 8 avril les 47 recommandations d'experts qui devront être prises en compte par l'Education nationale dans la formation des enseignants. Suite aux résultats d'une recherche inédite intitulée "Lire, Comprendre, Apprendre : comment soutenir le développement de compétences en lecture ?", dirigée par Roland Goigoux, spécialiste de l'enseignement et de la lecture, les 18 membres du jury concluent que l'apprentissage de la lecture doit commencer plus tôt et se poursuivre jusqu'à la fin de la scolarité. Concrètement, voici les principales recommandations : 

Commencer l'apprentissage plus tôt, dès la maternelle. Les experts recommandent une préparation à la lecture, dès la grande section de l'école maternelle, notamment par des mises en scène théâtrales ou des jeux afin de permettre aux tout-petits de mieux identifier des mots, et de leur donner le plaisir de lire, tout en développant la compréhension et le vocabulaire. Au CP, les enseignants pourront proposer aux élèves de prononcer les mots qu'ils écrivent, et faire régulièrement des dictées, parallèlement à ceux de lecture. Selon l'enquête, 15 minutes de dictée (et pas plus) sont utiles pour améliorer l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Le Cnesco recommande également aux professeurs de faire lire leurs élèves à haute voix, tout en prenant en compte les difficultés des plus faibles afin que ces derniers n'appréhendent pas d'afficher leur inaptitude face aux autres. 

Un apprentissage continu, jusqu'à la fin de la scolarité. Le Cnesco recommande un apprentissage de la lecture plus tôt, mais aussi plus longtemps, jusqu'à la fin de la scolarité au lycée, sans ruptures inter-cycles. "Cet apprentissage continu permettra à l'élève de développer ses habiletés et de construire des stratégies de lecteur expert pour sa réussite scolaire mais aussi pour sa réussite personnelle. Il est donc impératif que soient mis en place des dispositifs de suivi afin que chaque enseignant ait connaissance de ce qui a été fait l'année qui précède celle(s) sous sa responsabilité", précisent les experts.

Former les enseignants aux nouveaux outils pédagogiques. Selon les experts, il est indispensable de s'interroger sur l'utilité du matériel numérique en fonction des objectifs visés. Il est aussi essentiel d'accompagner les élèves, dès l'école primaire à la lecture et la compréhension d'un texte électronique et ce jusque dans le secondaire.

Des compétences égales pour tous les élèves. Afin de réduire l'écart entre les élèves, le Cnesco souhaite "faire de l'accès aux compétences de lecture et de compréhension un objectif prioritaire pour tous les élèves, y compris ceux en difficulté scolaire". Quant aux élèves qui présentent des troubles de l'apprentissage tels que la dyslexie par exemple, les enseignants devront être capables d'identifier les principaux obstacles rencontrés afin de pouvoir proposer des outils adaptés. Pour ces petits écoliers, il est notamment conseillé de favoriser l'oral, de ne pas dicter les cours ni donner plusieurs informations en même temps, d'autoriser la lecture avec un crayon ou une règle, et de réduire la longueur du travail écrit à la maison.

Enfin, les parents peuvent aussi jouer un rôle à la maison dans l'apprentissage de la lecture de leurs enfants. Le Cnesco préconise ainsi de lire ensemble, ou de proposer une lecture, voire d'inscrire leur tout-petit à la bibliothèque afin de leur donner le goût de la lecture.