De plus en plus de familles monoparentales et de pères isolés

Selon une étude de la Drees, le nombre de familles monoparentales a fortement augmenté en 20 ans. Si les femmes restent en grande majorité celles qui élèvent les enfants, les pères sont eux aussi de plus en plus nombreux, mais souvent dans une situation précaire.

De plus en plus de familles monoparentales et de pères isolés
©  Robert Kneschke

Comment a évolué la monoparentalité en 20 ans ? Dans une étude publiée le 29 juillet, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) fait le point sur les familles monoparentales d'aujourd'hui. 

De plus en plus de parents élèvent seuls leurs enfants. Ainsi, depuis 1990, le nombre de familles monoparentales a augmenté de 78 %, passant de 900 000 parents isolés à 1,6 million en 2011, soit 12% des parents d'enfants mineurs. On compte également 2,4 millions d'enfants vivant dans une famille monoparentale, soit 18 % de l'ensemble des enfants mineurs. Mais la Drees note une différence en fonction de leur âge : 10 % des moins de 3 ans vivent chez l'un des deux parents, contre 22 % des 12-17 ans.

Le nombre de pères isolés a plus que doublé en 21 ans. Si les femmes restent en grande majorité celles qui élèvent leurs enfants (85 %), le nombre de pères isolés est passé de 100 000 en 1990 à 240 000 en 2011, soit 15 % de plus. Comment expliquer cette progression chez les hommes ? Selon la Drees, la loi de 2002 relative à l'autorité parentale, laissant le choix aux parents séparés ou divorcés de garder leur enfant en résidence alternée, le plus souvent une semaine chacun, a sans doute contribué à cette croissance. 

Des profils et des situations familiales variés. En 20 ans, la situation des familles monoparentales a elle aussi évolué. Selon la Drees, près de la moitié des parents isolés sont célibataires, un tiers sont séparés ou divorcés, 15 % sont mariés et 5 % sont veufs. Néanmoins, les pères se remettent plus souvent en couples que les mères : 11 % des hommes ont refait leur vie en 2011, contre 6 % des femmes. Enfin, 130 000 parents élevant seuls leurs enfants sont en couple avec une personne vivant dans un autre logement, 200 000 partagent un logement avec d'autres adultes (leurs parents, des amis ou des membres de la famille) et 190 000 parents isolés, majoritairement des femmes, n'ont jamais vécu en couple.

Des niveaux de vie plus faible pour les familles monoparentales. Selon la Drees, le niveau d'études et le nombre de diplômes ont moins diminué chez les parents isolés que chez ceux en couples. En 1990, les mères isolées étaient 52 % à ne pas avoir de diplôme ou peu, contre 48 % des mères en couple. Cette proportion est passée en 2012 à 30% pour les femmes célibataires, contre 20% pour celles en couple. Par ailleurs, les parents isolés connaissent davantage de difficultés à trouver un emploi ou un poste stable, la plupart travaillant en CDD, à temps partiel ou en contrats aidés. La Drees remarque également que les pères isolés s'en sortent moins bien sur le marché du travail que les hommes en couple, mais ils sont tout de même dans de meilleures situations que les mères isolées.