Le somnambulisme, héréditaire ?

Selon une récente étude, le risque de devenir somnambule serait multiplié par trois chez un enfant dont l'un des parents a déjà développé ce trouble du sommeil, et par sept si les deux parents le sont.

Le somnambulisme, héréditaire ?
© Eléonore H

Il vous arrive de surprendre votre enfant à moitié endormi, en pleine nuit, au milieu du salon ? Il est peut-être somnambule. Ce trouble du sommeil survient généralement pendant les phases les plus profondes du sommeil, souvent en début de nuit, mais ne dure pas longtemps. L’activité cérébrale, bien que modifiée, est plus semblable à l’état de veille qu’à celui de sommeil. D’ailleurs, bien souvent, les somnambules ont les yeux grands ouverts mais le regard vide. A différencier cependant des terreurs nocturnes, qui se manifestent par des crises ou des hurlements pendant le sommeil.

Terreurs nocturnes et somnambulisme, fréquents chez les enfants. Des chercheurs canadiens, irlandais et russes se sont intéressés à ces troubles du sommeil chez les enfants et le lien qu'il pouvait y avoir avec leurs parents. Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont suivi les habitudes de sommeil de 1940 enfants âgés d'un an et demi à 13 ans, entre les années 1999 et 2011. Publiés dans la revue Jama Pediatrics du 5 mai, les résultats montrent que la prévalence du somnambulisme s'élève à 29,1 % et celle des terreurs nocturnes à 56,2 %. Par ailleurs, les terreurs nocturnes semblent plus fréquentes chez les enfants d'un an et demi, tandis que le somnambulisme touche davantage les enfants âgés de 10 ans. Les chercheurs ont également remarqué qu'un tiers des enfants ayant connu des terreurs nocturnes étant petits, développait ensuite, durant l'enfance, des épisodes de somnambulisme. 

La génétique joue-t-elle un rôle dans le somnambulisme ? Selon l'étude, le taux d'enfants somnambules atteignait 47,4 % lorsque l'un des deux parents avait lui-même connu des épisodes nocturnes de somnambulisme. Et lorsque les deux parents avaient déjà été somnambules, ce chiffre passait à 61,5 %. Pour les chercheurs, ces résultats permettent de faire la relation entre le somnambulisme et l'influence génétique des parents, et à moindre degré, dans le cas des terreurs nocturnes.