Enfants surdoués : une étude explique pourquoi certains sont mal adaptés à l'école

Pourquoi certains enfants surdoués sont brillants tandis que d'autres échouent au bac, malgré des capacités "hors normes" ? Une étude inédite par IRM vient d'identifier deux profils neurologiques bien distincts.

Enfants surdoués : une étude explique pourquoi certains sont mal adaptés à l'école
© Eléonore H

Il y aurait bien plus d'enfants surdoués qu'on ne le croirait ! Selon trois chercheurs lyonnais, les difficultés d'adaptation sociale dans le quotidien ou à l'école empêcherait certains élèves à haut potentiel (HP) d'être repérés. Pour la première fois, un groupe de scientifiques de l'université de Lyon a pu établir, grâce à une étude par IRM, l'existance de deux profils bien distincts : le profil "laminaire" et le profil "complexe". Et cela pourrait expliquer pourquoi certains échouent au bac tandis que d'autres l'obtiennent haut la main, alors qu'ils ont le même potentiel intellectuel !

Ainsi, les enfants ayant un profil "laminaire" sont ceux qui ne rencontrent pas de difficultés scolaires. Ils ont une capacité à mémoriser et à traiter rapidement une information, sont émotifs, utilisent un langage précis, sont curieux et peuvent avoir un sommeil agité. "Ce sont des enfants qui ne présentent pas d'anxiété majeure et qui sont généralement premiers de la classe", explique le biophysicien Dominic Sappey-Marinier.

Quant aux enfants correspondant au profil "complexe", ils ont des QI tout aussi élevés que les autres, mais leurs capacités cognitives sont beaucoup plus hétérogènes. "Ils possèdent certaines capacités très élevées et d'autres normales, ce qui crée des troubles psychiques internes. Ces enfants souffrent souvent d'un décalage entre la sphère intellectuelle très mature et la sphère émotionnelle plus fragile", précise la psychologue Fanny Nusbaum, qui participe à l'étude. Selon elle, ces enfants "ne sont pas vraiment adaptés au système scolaire, excepté les filles qui parviennent à se suradapter". En effet, les enfants au profil complexe ont davantage tendance à souffrir d'échec scolaire, d'anxiété et sont parfois mis à l'écart de leurs petits camarades de classe. 

Une activité cérébrales plus intense. Selon les résultats de cette étude, les enfants "laminaires" développeraient, dans les zones stimulées, une activité cérébrale plus intense que les enfants "complexes". En effet, les connexions qui relient les hémisphères du cerveau seraient de meilleure qualité, et donc plus efficaces. Les chercheurs expliquent cette différence "par la génétique, mais aussi par les facteurs environnementaux".

Les chercheurs espèrent désormais que leur travaux permettront de sensibiliser les enseignants, les parents et les spécialistes afin de mieux prendre en charge les élèves. "On compte entre un et trois enfants HP par classe dont une majorité de profils complexes, et ces enfants sont peu pris en compte alors qu'ils sont en réelle souffrance psychologique", déclare Dominic Sappey-Marinier.

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