Pourquoi mon enfant est-il plus obéissant avec les autres qu'avec moi - et comment le rendre plus coopérant ?

Avec les autres, votre enfant est toujours sage comme une image. Avec vous, il est toujours plus colérique. Comment expliquer cette différence de comportement ? Les réponses d'une psychologue et ses conseils pour le rendre plus coopérant.

Pourquoi mon enfant est-il plus obéissant avec les autres qu'avec moi - et comment le rendre plus coopérant ?
© shapovalphoto

Avec sa nounou, ses grands-parents, à la crèche, voire à l'école, votre enfant a toujours un comportement exemplaire. Il mange bien, il s'endort tout seul dans son lit, il respecte les règles... À la maison, c'est tout autre chose : il refuse tout ce que vous lui demandez, ne veut pas aller au lit, repousse son assiette... En résumé, il est beaucoup plus obéissant avec les autres qu'avec ses propres parents. Mais pourquoi cela est-il moins simple avec nous ?

"L'être humain, enfant ou adulte, a tendance à être plus authentique, à manifester davantage ses besoins et à faire preuve de moins de régulation quand il se trouve en présence de personnes avec qui il a un lien d'attachement plus fort." Contrairement à ce que peuvent penser certains parents, ce n'est ni calculé, ni volontaire, ni conscientisé de la part de l'enfant", nous explique Héloïse Junier, psychologue pour enfant, docteure en psychologie et co-autrice de la BD Les émotions de l'enfant (Éditions les Arènes).

Par ailleurs, chez la nounou, à la crèche ou à l'école, il y a un effet de groupe qui facilite la coopérativité de l'enfant. Il évolue de plus dans un cadre qui est tellement ritualisé et rassurant que généralement, cela favorise son adhésion. "Il est par ailleurs moins à l'aise puisqu'il n'est pas avec sa figure d'attachement principale. Il manifeste donc moins son mécontentement, ce qui le rend beaucoup plus facile à vivre chez les autres !", développe la psychologue pour enfant. 

Les sciences du comportement nous indiquent comment faire augmenter le degré d'adhésion de l'enfant dans un échange. "Cela passe notamment par le fait d'être souriant, doux, de poser une main tendrement sur l'enfant quand on lui demande un service, de lui dire s'il te plaît même s'il ne saisit pas encore complètement le sens de la politesse", informe la spécialiste. Le fait de rendre l'enfant acteur de l'échange, en lui proposant plusieurs choix, contribue également à le rendre plus coopératif. À l'inverse, certaines attitudes du parent ont tendance à faire diminuer le taux de coopérativité de l'enfant dans l'échange. Par exemple, si le parent est menaçant, agressif, s'il crie ou s'il ordonne. 

Comment réagir en cas de crise ? Quand l'enfant est en pic de colère, on ne peut rien faire, car il est dans une sorte d'état modifié de conscience et il n'est plus vraiment dans l'interaction. Ce pic de colère peut durer quelques secondes à quelques minutes. "C'est dur, mais il faut essayer de garder son calme. Une fois que le pic de colère est redescendu, on lui propose un temps de connexion en lui faisant un câlin et en mettant des mots sur ses émotions et sur les nôtres afin de développer ses compétences sociales émotionnelles", conseille Heloïse Junier.