Alphabétisation en France : des disparités persistent

Le 8 septembre marque la journée internationale de l'alphabétisation de l'Unesco. Dans le monde, encore aujourd'hui, 13 % de la population ne sait ni lire ni écrire. En France, lutter contre l'analphabétisme reste toujours un défi majeur, d'autant plus en cette rentrée.

Alphabétisation en France : des disparités persistent
© peshkova

L'analphabétisme est, contrairement à ce que l'on peut penser, un sujet toujours actuel. Selon les derniers chiffres de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), dans le monde, 775 millions de personnes ne savent ni lire ni écrire, soit 13 % de la population mondiale. Pour la plupart des femmes. Un chiffre qui a nettement baissé depuis 1990, année où la proportion se situait à 24,3 %. Pour autant, l'alphabétisation reste un défi majeur en terme d'éducation, notamment pour l'ONU qui entend bien à l'horizon 2030 que "tous les jeunes et une proportion considérable d'adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter", indique l'organisation internationale sur son site

Le jeudi 8 septembre 2022 marque d'ailleurs la journée internationale de l'alphabétisation de l'Unesco. Le but ? Rappeler à chaque pays et à leur population l'importance de l'alphabétisation et du droit à l'éducation, ce qui participe aussi, rappelons-le, au développement durable et inclusif de nos sociétés. En général, pour cette journée, divers événements sont organisés dans plusieurs pays.

Les femmes particulièrement touchées

Les statistiques de l'Unesco montrent également qu'au niveau mondial deux tiers des femmes sont analphabètes. Comparé aux hommes, ces dernières années, l'écart de taux d'alphabétisation s'est réduit. En 1975, il était de 14,3 % (84,3 % pour les jeunes hommes et 70 % pour les jeunes femmes âgés de 15 à 24 ans) et en 2020, il est passé à 2,1 % : 92,9 % pour les jeunes hommes et 90,8 % pour les jeunes femmes.

Toutefois, certaines disparités continuent de se creuser dans d'autres pays du monde, comme au Mali. "En 2018, 37 % de filles étaient inscrites  l'école secondaire pour 44 % de garçons. Cela a pour conséquences que seulement un tiers des femmes est capable de déchiffrer une phrase simple, contre 80 % des hommes", souligne le site de l'Unesco.

La situation en France 

À titre de comparaison, en France, certains constats sont tout aussi alarmants et sont encore sous-estimés. L'illettrisme, par exemple, touche globalement 2,5 millions de personnes, âgées de 18 à 65 ans déclare l'Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme. Chez les plus jeunes, qui sont scolarisés, le phénomène est aussi visible. Un récent rapport de l'Education nationale, datant de mai 2022, a révélé qu'aujourd'hui 5% des jeunes de 16 ans souffrent d'illettrisme et près d'un ado sur dix éprouve de grandes difficultés en lecture. Une dure réalité qui s'ajoute aussi à la pénurie de professeurs qui touche actuellement le pays. 

Pour contrer ces inégalités éducatives, le gouvernement français a décidé pour la troisième année consécutive de lancer une nouvelle édition de la campagne "Septembre pour apprendre". L'objectif principal "rendre l'éducation accessible à tous". Pour cela, l'idée est de sensibiliser le plus de monde à ces problématiques tout en mobilisant des bénévoles partout en France, grâce à la plateforme JeVeuxAider.gouv.fr qui propose sur la thématique de l'éducation 1 300 missions pour aider et accompagner celles et ceux qui en ont besoin (enfants, jeunes adultes, personnes en situation de handicap, réfugiés etc)