#Anti2010 : Jean-Michel Blanquer annonce un plan d'action

Le ministre de l'Education nationale a annoncé la création du hashtag #Bienvenueaux2010 et l'instauration d'une forme de tutorat pour soutenir les élèves de 6e, harcelés depuis la rentrée scolaire en raison de leur année de naissance.

#Anti2010 : Jean-Michel Blanquer annonce un plan d'action
© Daisydaisy-123rf

Pourquoi les élèves de 11 ans sont-ils pris pour cible ?

[Mise à jour du 24 septembre à 10h29]. Parce qu'ils sont nés en 2010, les élèves - dont la plupart ont fait leur première rentrée des classes en 6e- sont pris pour cible, et victimes d'insultes et de harcèlement scolaire. Un hashtag #Anti2010 a même été créé sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok et une "brigade anti 2010" regroupe tous leurs aînés. Ces derniers leur reprocheraient de ne pas "respecter les codes" du jeu vidéo Fortnite. "Il suffit qu'un joueur, un peu influent, ait eu des soucis avec un jeune né en 2010 et le phénomène a pris une grande ampleur", explique Yasmine Buono, fondatrice de Net Respect, dans le Parisien. Une autre explication viendrait d'une chanson de Pink intitulée "Pop it Mania" qui aurait contribué à ce phénomène haineux, avec les paroles "on est les queens de 2010". 

Jean-Michel Blanquer annonce de nouvelles mesures et la création du hashtag #Bienvenueaux2010

Jean-Michel Blanquer a annoncé de nouvelles mesures ce 23 septembre sur le plateau de LCI. "On a décidé de renverser la donne en lançant l'opération #Bienvenueaux2010 (avec pour objectif) une intégration renforcée des élèves de 6e, avec des élèves plus âgés qui leur souhaitent la bienvenue et leur servent de tuteurs", a expliqué le ministre de l'Education nationale. "Il y a beaucoup à faire autour de la classe de 6e. L'arrivée au collège, c'est là qu'on commence à se sentir grand. Ça peut être très raté ou très réussi, selon la façon dont les choses sont menées (...) L'enfant doit comprendre qu'il rentre dans un milieu bienveillant, dans un milieu où on l'appelle aussi à s'engager. L'idée, c'est de donner le soin aux plus âgés de s'occuper des 6e", a-t-il expliqué. Jean-Michel Blanquer a aussi confirmé qu'un cran nouveau allait être franchi dans la sensibilisation contre le cyberharcèlement grâce, notamment, à une coopération renforcée avec les plateformes pour "les responsabiliser". "Je convoque lundi prochain les responsables français pour leur demander de prendre de nouveaux engagements", a-t-il ajouté.

Anti2010 : l'inquiétude des parents d'élèves

Ainsi, depuis la rentrée scolaire du 2 septembre, les parents d'élèves dont les enfants ont fait leur rentrée au collège partagent leur inquiétude sur les réseaux sociaux. "Je pensais qu'il s'agissait d'un cas isolé lorsque mon fils nous a dit que les grands harcelaient ceux qui étaient nés en 2010, mais je me suis vite rendue compte du phénomène en lisant les témoignages d'autres parents sur facebook", nous raconte Ophélie, maman de Jérémy, âgé de 11 ans, qui est scolarisé à Toulouse. La Fédération des conseils de parents d'élèves a immédiatement réagi pour sensibiliser les familles et interpeler que le gouvernement. "Le harcèlement ne doit en aucune manière être banalisé ou pris à la légère. (...) Il est inacceptable que des enfants soient victimes d'appel à la haine, d'appel à la mort sur les réseaux sociaux associés à des images ultraviolentes. Il n'est pas admissible que les Etats, qui plus est signataires de la Convention internationale des droits de l'enfant, ne se saisissent pas de cette question, c'est-à-dire protéger les enfants sur les réseaux sociaux et dans leurs usages du numérique".

TikTok et Instagram suppriment le hashtag #Anti2010

Ce 17 septembre, le réseau social chinois a supprimé tous les résultats de recherche liés au hashtag #anti2010, qui comptait 40 millions de vues. Selon BFMTV, TikTok étudie "chaque vidéo à titre individuel afin de déterminer si elles enfreignent son règlement, et les supprimer le cas échéant". Elles ne sont donc pas encore supprimées, mais ne sont plus priorisées. Lorsque les utilisateurs de TikTok écrivent "anti2010" dans la barre de recherche, ils obtiennent comme message : "Cette phrase peut être associée à un comportement ou du contenu qui enfreint nos consignes". Le hashtag #anti2010 n'est plus consultable non plus sur Instagram, mais il l'est toujours sur Twitter et Facebook.