Bébé né après une greffe d'utérus : une première en France

Il s'agit d'une prouesse médicale. Après une greffe d'utérus il y a deux ans, une maman a donné naissance à une petite fille de 1,8 kilo, en bonne santé, ce 12 février.

Bébé né après une greffe d'utérus : une première en France
© Зоя Федорова-123rf

[Mise à jour du 18 février à 12h31]. Déborah, âgée de 36 ans, est née sans utérus, suite à  une maladie congénitale rare, le syndrome de  Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH aussi appelé le syndrome de Rokitansky). Il y a deux ans, la jeune femme a pu bénéficier d'une greffe d'utérus pour pouvoir concevoir un enfant. Une prouesse scientifique qui a porté ses fruits, puisque Déborah a donné naissance à une petite fille prénommée Misha, ce 12 février 2021 à l'hôpital Foch de Suresnes (dans les Hauts-de-Seine). Le "bébé de l'espoir" pèse seulement 1,845 kg, mais est en parfaite santé, a annoncé l'hôpital Foch à l'AFP ce 17 février. Dans le journal Le Parisien, Brigitte, la maman de Déborah, donne des nouvelles de sa petite-fille. "Elle avait juste une sonde pour se nourrir au début. Il faut le temps que la lactation se fasse et, comme c'est une prématurée, elle n'a pas encore le réflexe de succion. Mais lundi, on a pu voir qu'ils commençaient à lui donner le lait de sa maman par l'intermédiaire d'une petite seringue. Tout ça rentre dans l'ordre. Il faut laisser le temps au temps"

La greffe d'utérus de sa propre mère

La France s'est en effet penchée sur cette technique de transplantation utérine, pratiquée en Suède depuis octobre 2014. C'est en juin 2018 que les médecins de l'hôpital Foch, avec l'équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi, obtiennent l'autorisation de pratiquer un prélèvement sur une donneuse de son vivant. Concrètement, c'est l'utérus de sa propre mère qui lui est greffé, grâce à la chirurgie robotique, pour être ensuite implanté à sa fille. "Je me sens normal, comme une mamie. La première grande aventure s'est terminée il y a plus d'un an, quand on a su que le greffon était bien accroché, qu'il n'y avait plus de risque de rejet, c'était fini pour moi. Maintenant, c'est l'aventure de ma fille" a confié au journal Le Parisien Brigitte, la mère de Déborah qui lui a fait don de son utérus.

Avant de transférer les embryons congelés, la jeune femme a dû patienter une dizaine de mois pour s'assurer qu'il n'y ait aucun rejet suite à la greffe d'utérus. Elle tombe enceinte en 2020, de manière naturelle, et apporte beaucoup d'espoir à toutes les femmes atteintes de MRKH, ainsi qu'à celles qui ont subi une ablation de l'utérus après avoir affronté un cancer. Rappelons que la greffe d'utérus est aujourd'hui pratiquée en Suède, aux Etats-Unis, en Inde ou encore au Brésil. Ce bébé est donc le premier en France.