Aux Etats-Unis, la première boîte à bébés crée déjà la polémique

L'Indiana pourrait prochainement installer une boîte à bébé pour les enfants abandonnés. Il s'agirait d'une première aux Etats-Unis et cette nouvelle suscite déjà quelques réactions.

Aux Etats-Unis, la première boîte à bébés crée déjà la polémique
© Decellio

Utilisées depuis le Moyen-Age, les "boîtes à bébés" permettant d'abandonner son enfant de manière anonyme, avaient disparu au XXème siècle pour apparaître de nouveau en Europe, notamment après la découverte de nouveau-nés laissés dans la rue et morts de froid. Depuis une dizaine d'années, près de 200 boîtes à bébés ont été installées à travers onze pays européens (Allemagne, Suisse, Autriche, Pologne, République Tchèque...) et plus de 400 nourrissons y ont été déposés. En France, l'accouchement sous X permet aux mères qui le désirent d'abandonner leur bébé après la naissance, de manière anonyme. 

L'Indiana, aux Etats-Unis, pourrait pour la première fois installer une couveuse extérieure appelée "baby box", qui sera climatisée et dotée de trois alarmes permettant de prévenir lorsqu'un bébé y sera placé. Pourtant, la loi "Safe Haven" (lieu sûr) existe déjà dans ce pays. Elle permet aux mères d'abandonner leur enfant anonymement, dans un hôpital, une caserne de pompiers ou un commissariat de police. Mais selon la sénatrice qui propose la mise en place de ces boîtes, les mamans ne sont pas toujours au courant ni suffisamment informées de ces possibilités. D'autres pourraient craindre le "face-à-face" tandis qu'avec ces boîtes, elles n'auraient "pas de honte, pas de culpabilité, pas de noms".

"Une très mauvaise idée", selon l'association Save Abandoned Babies ! En effet, l'association estime que ces boîtes "empêchent les mères de recevoir une aide médicale" suite à l'accouchement. Elles ne pourraient pas, non plus, être informées sur les alternatives à l'abandon, en particulier l'adoption. Par ailleurs la maman "n'a pas la consolation d'avoir mis son bébé dans les bras de quelqu'un" et pensera que "ce qu'elle est en train de faire est mal", ce qui risque de renforcer son sentiment de honte et de culpabilité. L'ONU s'inquiète également de cette pratique qui va "à l'encontre du droit de l'enfant". Face à cette polémique, la présidente de la commission du Sénat de l'Indiana sur la Santé réfléchit de nouveau à sa proposition.