Sexualité : les ados le font avec amour et sentiments

L'enquête de l'institut Ipsos pour la Fondation Pfizer révèle que les adolescents sont bien plus fleur bleue que les parents ne le pensent. Mais ils sont aussi conscients de l'importance de se protéger pendant un acte sexuel.

Sexualité : les ados le font avec amour et sentiments
© Shmel

L'adolescence est une période à laquelle la plupart des jeunes se découvrent. Premiers émois amoureux mais aussi premiers rapports sexuels... comment vivent-ils leurs relations avec les autres ? Menée auprès de 801 adolescents âgés de 15 à 18 ans, l'étude Ipsos Santé pour la Fondation Pfizer, intitulée "Bien dans sa tête, bien dans son corps", dresse un état des lieux de leur sexualité.

L'amour, au coeur de leur relation. 91% des adolescents interrogés déclarent qu'"aimer et être aimé en retour" est plus important que le sexe et 74% estiment qu'il faut être amoureux pour sa première fois. De plus, si 95% confient que l'envie est la raison première qui les a poussés à l'acte, ils sont tout de même 83% à l'avoir fait par amour. Notons néanmoins qu'une partie d'entre eux déclare avoir eu un premier rapport sexuel "parce que c'est quelque chose qu'il fallait faire à leur âge" (24%), 14% l'ont fait pour "suivre le rythme" et ne pas être en retard par rapport à leurs amis, et 13% parce qu'ils étaient dans un état second. Mais majoritairement, l'amour est un sentiment primordial chez les adolescents. Ils sont d'ailleurs 78% à être déjà tombé amoureux entre 15 et 18 ans, une proportion similaire entre les filles et les garçons.  

Une sexualité sous contrôle. L'âge moyen du premier rapport sexuel se situe à 16 ans pour les garçons et 15,6 ans pour les filles. Par ailleurs un adolescent sur trois déclare avoir déjà eu un rapport sexuel avec pénétration (38% des garçons et 27% des filles). Mais leurs rapports à la sexualité n'est pas pour autant pris à la légère. Les résultats de l'enquête révèlent en effet que les adolescents sont plutôt sérieux et conscients des risques de maladies sexuellement transmissibles (MST). Ainsi, pour 76% des adolescents, ils est important de se protéger des MST, mais aussi, pour 66% d'entre eux de ne pas être enceinte (ou être à l'origine d'une grossesse) et de mettre des préservatifs (65%).

Quelles différences entre filles et garçons ? Etre une fille ou un garçon change beaucoup de choses sur leurs rapports à l'amour et à la sexualité, et 79% des adolescents semblent au moins d'accord sur ce point. Mais dans le détail, ils ne le sont pas forcément : 84% des filles (contre 74% des garçons) estiment qu'elles sont plus romantiques, 82% d'entre elles (contre 51% des garçons) affirment que les garçons pensent plus au sexe qu'elles, 60% (contre 47%) considèrent que c'est au garçon de faire le premier pas et de séduire la fille et 29% (contre 52%) pensent que ce sont les filles qui draguent le plus souvent les garçons. "Il est vrai que les attentes sont différentes", déclare le Pr Jeammet, pédo-psychiatre et Président de la Fondation Pfizer. "Le garçon est beaucoup plus dans l’acte, la décharge et la conquête, tandis que la fille est plus dans la réceptivité et l’accueil des émotions."

Une sexualité plus sage que ce que pensent les parents. Si on note un décalage entre les attentes des filles et des garçons, il en existe aussi entre les parents et leurs enfants. En effet si 51% des parents pensent que leurs ados ont déjà visionné des films pornographiques, les 15-18 ans ne sont en réalité que 26% à l'avoir fait. Même chose pour les sextos : 47% des adultes sont persuadés que les jeunes ont déjà envoyé des SMS coquins, alors qu'ils sont 22% à le faire. 

Comment s'informent-ils ? Les parents jouent un rôle important puisque les adolescents sont 52% à se tourner vers eux pour poser des questions sur la sexualité, après leurs amis (69%), qui restent leur source d'information principale. Internet arrive alors en troisième position pour 44% des ados, suivi des professionnels de santé (19%), des professeurs (18%), des frères et soeurs (17%), de l'infirmière scolaire (13%) et de la pornographie (4%).