Emmanuel Carrère, héros lunaire Enfant gâté, fan de fantômes

Des yeux malicieux, un sourire gracieux, des sillons abyssaux en guise de rides d'expressions, Carrère marque. Il est un raconteur d'histoires, un génie de l'agencement d'intrigues. Le visage du sage, la plume acerbe de l'éditorialiste, il n'a pas son pareil pour s'emparer de la vie des autres, témoigner de leurs drames, de leur humanité.

emmanuel carrèr, le 2 novembre 2011
Emmanuel Carrèr, le 2 novembre 2011 © AFP

Fiston choyé de l'Académicienne et narratrice distinguée des intrigues du Kremlin, Hélène Carrère d'Encausse, Emmanuel voit le jour le 9 décembre 1957, à Paris. Deux sœurs, une niania (nounou), une enfance dorée dans le XVIe, des études à Janson-de-Sailly puis à Sciences-Po, cet intello policé lit Proust et Tchekhov. Mais se fascine en cachette, pour un autre genre de littérature: la science-fiction.

Dandy de bonne famille, il est aussi un cinéphile averti, amateur de Scorsese, Kubrick et Coppola.

La paranoïa, le basculement de l'ordinaire dans l'étrange, jusqu'à l'obsession, est ce qui va fonder le registre de Carrère.

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