Les femmes, oubliées des médias pendant le confinement : le constat choc

Le confinement n'a pas profité aux femmes dans les médias... Plusieurs études montrent que ceux-ci font davantage appel à des experts et intervenants masculins en plateau.

Les femmes, oubliées des médias pendant le confinement : le constat choc
© ivicans

Les femmes ne ressortent pas gagnantes du confinement. Parmi les professionnels qui sont restés mobilisés pendant cette période, les journalistes ont modifié les grilles de programmes pour dédier la majorité du temps d'antenne à l'actualité autour du Covid-19. Mais une étude récente commandée par le gouvernement montre que les femmes ont été moins présentes dans les médias pendant les mois de mars et avril, par rapport au reste de l'année. Explications...

Une représentation des femmes réduite chez les invités et experts

Céline Calvez, chargée d'une mission sur la place des femmes dans les médias en crise, a rendu le 23 juin un rapport d'étape à Franck Riester, le ministre de la Culture, et à Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité Femmes-Hommes. En plus de deux études menées par le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) et de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), la députée LREM a mené 60 auditions et rencontré 150 personnes pour dresser un bilan de la présence des femmes dans les médias.

Si les médias "ont mis en lumière toutes ces femmes sur le front, habituellement invisibles et peu valorisées", un déséquilibre a été observé du côté des invités et experts. Une analyse des huit matinales les plus écoutées à la radio montre que les femmes n'ont constitué que 23% des invités et 16% des experts du Coronavirus. Même chose à l'écran, et notamment à France Télévisions, où le nombre d'expertes présentes sur les plateaux de mars à juin a chuté à 9%, contre 40% en moyenne sur d'autres périodes.


80% des experts sollicités étaient des hommes.

Le constat est le même du côté du CSA : En examinant les journaux télévisés de TF1, France 2, BFMTV, LCI, France Inter et RTL, l'organisme a observé que les femmes avaient été sous-représentées (41%) quels que soient leurs rôles, surtout sur BFMTV (36%), LCI (34%) et RTL (34%). Si les invitées féminines étaient majoritaires parmi les "témoins "(55%), elles n'ont représenté que 20% des experts sollicités, et 14% des représentants de l'État.

L'INA, qui a analysé les bandeaux déroulants présentant les personnes interrogées dans les 20 heures de TF1, France 2le 19 heures de France 3 et sur les chaînes BFMTV et Cnews, a montré que les femmes formaient une minorité de 28% d'intervenants si l'on excluait les journalistes. En outre, la part des hommes ayant un statut d'autorité (médecin, chef de service, etc.) a été évaluée à 77%  entre le 17 mars et le 11 avril.