Handsaway, l'application contre le harcèlement de rue, suspendue à cause d'attaques sexistes

L'application HandsAway, qui permet d'aider les femmes victimes de harcèlement de rue, a été suspendue temporairement ce lundi 8 juin, après avoir été inondée de fausses alertes et de messages sexistes.

Handsaway, l'application contre le harcèlement de rue, suspendue à cause d'attaques sexistes
© Sergey Skripnikov

Handsaway : cette application, fondée en 2016 par une association parisienne, permet aux femmes victimes (ou témoins) d'harcèlement de rue ou d'agressions sexistes ou sexuelles de le signaler et de témoigner via une plateforme. Déjà utilisée par plus de 100.000 personnes, l'application a malheureusement été contrainte de suspendre son activité lundi 8 juin en raison d'une action de cyberharcèlement menée le week-end. 
En effet, durant deux jours, la plateforme a été inondée de centaines de messages sexistes, d'insultes, de moqueries, d'appels au viol, ou encore de simples "tests", De nombreuses fausses alertes d'agressions ont également été comptabilisées. Résultat : la carte de France de l'application a été submergée de faux signalements, quasiment exclusivement postés par des comptes ayant des pseudos masculins, mettant sous silence la parole des vraies victimes.

Handsaway : plus de 500 signalements en quelques heures

"HandsAway a été victime de nombreux abus avec de fausses alertes et des propos à caractère sexiste ou sexuel !
Nous avons donc pris la décision de couper l'application temporairement afin de garantir les fondements de l'association : la lutte contre les agressions sexistes et sexuelles
"
, rapporte l'application dans un communiqué. Interrogée par Numerama, la présidente de l'association Handsaway Alma Guirao a déclaré que "plus de 500 signalements" ont été reçus en quelques heures, contre "une cinquantaine par semaine" en temps normal.

Face à cette situation, HandsAway s'est vu dans l'obligation de "couper momentanément le service"  afin de "faire le ménage dans les nouveaux utilisateurs". Un grand nettoyage coûteux qui nécessite des fonds et... du temps. "Nous sommes une petite équipe […] Supprimer les comptes responsables va nous prendre beaucoup de temps", a précisé la présidente, qui ne sait pas quand la plateforme sera à nouveau disponible.

Par ailleurs, l'association, qui a lancé un appel aux dons à ses utilisateurs. a reçu un énorme soutien sur les réseaux sociaux à l'instar d'Hélène Bidard, adjointe à l'égalité femmes-hommes à la mairie de Paris, ou encore Alexandra Louis. députée LREM de Marseille.