Hausse du harcèlement et des agressions : "vague de violences sexuelles au déconfinement"?

Depuis le début du confinement en France, le harcèlement de rue a explosé. Marlène Schiappa, Secrétaire d'Etat à l'égalité hommes-femmes, craint une "vague de violences sexuelles au déconfinement"...

Hausse du harcèlement et des agressions : "vague de violences sexuelles au déconfinement"?
©  loganban/123RF

Une hausse des agressions sexuelles et du harcèlement a été observée depuis le début du confinement. Les rues (presque) désertes, sont plus propices aux faits de violence sur la voie publique. En Seine-Saint-Denis, deux viols ont eu lieu en pleine rue en l'espace de 24 heures fin avril...  "Quand on vide l'espace public, des principes mécaniques reviennent: les propriétaires de ces espaces expérimentent leur droit à la propriété", a expliqué l'anthropologue Chris Blache, en référence à la dominance des hommes dans la rue.

"Vague de violences sexuelles au déconfinement"

De son côté, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, a exprimé sa crainte le 30 avril concernant "une vague de violences sexuelles au déconfinement", rappelant que le harcèlement de rue était "évidemment interdit pendant le confinement". Cette dernière a également déclaré que le secrétariat d'Etat avait mis en place un groupe de réflexion composé d'experts (avocats, psychiatres, neuroscientifiques) pour "éclairer l'action publique" après le 11 mai.

Des témoignages glaçants

L'AFP a publié le 2 mai plusieurs témoignages de femmes ayant vécu des violences dans la rue depuis le 17 mars. Travailleuses et soignantes sont, une nouvelle fois, en première ligne.

Suivie par une "bande de jeunes" rue de Rivoli (1er arrondissement de Paris), Fatima Benomar a raconté sa mésaventure."Ils se sont collés à moi car je ne répondais pas à leurs avances, m'ont insultée, menacée et m'ont suivie en criant 'de toute façon, ça se voit que t'es une salope", a confié la militante féministe de 36 ans, qui a indiqué avoir eu "vraiment peur".

Laurène Martin, infirmière de 28 ans"Le deuxième jour du confinement, des mecs m'ont sauté dessus dans le métro pour me piquer mon téléphone. J'ai crié, ils sont partis et le seul autre passager de la rame, un homme, est venu se coller à moi et m'a demandé si j'avais un mari...", a-t-elle dévoilé, Depuis, la jeune femme se rend sur son lieu de travail en vélo"c'est mieux, même si tous les hommes me regardent comme s'ils n'avaient jamais vu une femme", expliquait-t-elle à l'AFP.

Daniella Corallo-Martin doit prendre le métro chaque matin et faire face aux regards insistants et paroles déplacées depuis le début du confinement. "J'ai forcément une interaction avec un mec pendant mon trajet", a -t-elle précisé à l'AFP, en ajoutant répondre aux hommes par "des doigts d'honneur".
Elle a dû adopter certains réflexes pour éviter tout risque d'agression : "Je fais attention aux gens qui me suivent, sur le quai du métro je me mets toujours à côté de quelqu'un, je ne monte jamais dans une rame quasi-vide et je ne mets pas de musique dans mes écouteurs. C'est un décor très particulier, des zonards, des fous, des personnes qui sont normalement noyées dans le flot",