Le confinement fait flamber la violence "à la maison", alerte l'ONU

Devant la recrudescence observée de cas de violences domestiques pendant la période de confinement, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé un appel mondial à protéger les femmes et les jeunes filles "à la maison".

Le confinement fait flamber la violence "à la maison", alerte l'ONU
© Albin Lohr-Jones/Sipa USA/SIPA

Dans une vidéo rendue publique le 5 avril, le chef des Nations Unies a dressé le constat alarmant de l'augmentation des violences faites aux femmes provoquée par les mesures de confinement et l'obligation pour les populations concernées, de rester dans leur domicile :
"Ces dernières semaines, tandis que s'aggravaient les pressions économiques et sociales et que la peur s'installait, le monde a connu une horrible flambée de violence domestique", a-t-il énoncé. Il a lancé un avertissement mondial à la communauté internationale, de la même façon qu'il avait exhorté le 23 mars à cesser les combats armés pour mieux lutter contre la pandémie du Covid-19.

Antonio Guterres appelle à la paix "dans les foyers"

"De nombreuses femmes et jeunes filles se retrouvent particulièrement exposées à la violence précisément là où elles devraient en être protégées. Dans leurs propres foyers. C'est la raison pour laquelle je lance aujourd'hui un nouvel appel pour la paix à la maison, dans les foyers, à travers le monde entier ".

Antonio Guterres a ensuite appelé les gouvernements des pays touchés à ne pas délaisser les victimes de violences domestiques au profit de la lutte contre le coronavirus. Pour cela, il a préconisé la mise en place de "systèmes d'alerte d'urgence dans les pharmacies et dans les magasins d'alimentation", des lieux qui restent ouverts pendant le confinement.

"Il faut faire en sorte que les femmes puissent demander de l'aide de manière sûre, sans que ceux qui les maltraitent s'en rendent comptes" a-t-il insisté.

Une augmentation mondiale des cas de violences faites aux femmes

Aucun chiffre ne serait encore disponible sur le nombre de femmes et jeunes filles victimes de violence, mais les États-Unis, l'Australie, l'Inde et la Turquie ont déjà observé une augmentation significative des appels à l'aide ou des féminicides sur leurs territoires.

En France, la violence domestique a crû d'un tiers en une semaine, précise le Parisien. Pour venir en aide à ces femmes, le gouvernement a prévu trois dispositifs : le numéro d'urgence 114, avec possibilité d'envoyer un SMS pour faire intervenir les forces de polices, des "points d'accompagnement éphémères" dans les centres commerciaux, et un dispositif d'alerte dans les pharmacies (il suffit de prononcer le terme "Masque 19" au pharmacien pour que ce dernier avertisse les forces de l'ordre).