Les FEMEN, mortes-vivantes dans le cimetière du Montparnasse contre les féminicides

Elles ont investi le cimetière du Montparnasse, grimées en zombie, afin d'interpeller sur le nombre de féminicides qui continue de grimper sinistrement. Une mise en scène choc alors que le 114e féminicide vient d'être recensé.

Les FEMEN, mortes-vivantes dans le cimetière du Montparnasse contre les féminicides
© Patrice Pierrot/Avenir Pictures/ABACAPRESS.COM

"Je ne voulais pas mourir", "pas une de plus", "On me prendra au sérieux quand je serai morte", scandaient-elles. Une centaine d'activistes FEMEN se sont rassemblées dans les rues avoisinant le cimetière du Montparnasse, à Paris, avant d'y pénétrer et de marcher entre les tombes, le 5 octobre. Une scène poignante, marquante, à glacer le sang, pour réclamer la fin des féminicides. La peau recouverte d'argile, les seins nus et des slogans forts écrits sur leur torse, elles ont exigé une mobilisation plus importante de la part du gouvernement, alors que le 114e féminicide vient d'être comptabilisé. Il s'agit d'une femme de 53 ans, tuée à coup de fusil par son compagnon en région Centre-Val de Loire.

FEMEN dans le cimetière du Montparnasse : "Chacune de nous est potentiellement victime"
Chaque activiste présente, grimée en véritable zombie, tenait une pancarte rappelant le nom d'une victime. "Michèle, 72 ans, 10e féminicide", "Fabienne, 51 ans, 36e féminicide", "Céline, 33 ans, 40e féminicide", "Clothilde, 35 ans, 96e féminicide", lisait-on.

"Nous rappelons que la plupart [de ces femmes] avant d'être assassinées, avaient été victimes de violences intrafamiliales et avaient alerté la société civile, la police, la justice, des menaces qui pesaient sur elles", s'est exclamée l'une des activistes, qui souhaite que le gouvernement s'implique davantage dans le sujet des féminicides et que "le pouvoir en place" aille plus loin que le lancement du Grenelle des violences conjugales par Marlène Schiappa, depuis le 3 septembre. Et d'ajouter : "Un mois après le début du Grenelle, la mobilisation ne doit pas faiblir. Les féminicides ne sont pas une fatalité, mais bien un fléau que l'on peut endiguer."

"Nous voulons que la mobilisation soit plus forte encore de la part du gouvernement, des juges, des policiers (...). Chacune d'entre nous est potentiellement victime de violences conjugales, de féminicide", a renchéri Inna Shevchenko, figure célèbre du mouvement des FEMEN.