Les victimes de violences conjugales ont plus de mal à allaiter

Les futures mamans victimes de violences conjugales rencontre des difficultés dans l'allaitement de leur nourrisson selon une étude menée les chercheurs de l'Université de Warwick. Les scientifiques britanniques veulent, à travers cette enquête, alarmer les professionnels de santé.

Les victimes de violences conjugales ont plus de mal à allaiter
© Kseniia Glazkova/123RF

Les violences conjugales auraient de lourdes conséquences sur l'allaitement. C'est ce que prouve un travail de recherche mené par une équipe de scientifiques de l'Université de Warwick, en Angleterre, entre janvier 2000 et janvier 2019 dans 51 pays à revenu faible et moyen. Publiée sur le site de Plos Medicine, l'enquête est basée sur des données sanitaires et démographiques telles que la santé maternelle et les violence physiques, sexuelles et émotionnelles des femmes. Les scientifiques ont remarqué que les victimes de violences devenues mères allaitaient moins que les autres. "D'autres recherches sont nécessaires pour comprendre pourquoi les mères victimes de violences familiales sont moins propices à allaiter. Selon certaines hypothèses, une mère qui subit des violences conjugales est plus susceptible d'être déprimée et, par conséquent, peut ne pas avoir accès aux services de santé et de soutien ou manquer de confiance en elle", a expliqué le Dr Olalekan Uthman, co-auteur de l'étude.

Violences familiales : 35% de femmes en sont victimes

Les chercheurs ont ainsi constaté que les mères victimes de violences familiales auraient 12% de chance en moins de donner le sein une heure après la naissance du nouveau-né et 13% de chance en moins d'allaiter lors des six premiers mois. Face à ce constat, le co-auteur de l'étude, le Dr Caleyachetty a tenu a alarmer les médecins. "La priorité des professionnels de santé qui travaillent avec les femmes enceintes est d'identifier celles qui ont été victimes de violence familiale et de leur offrir un soutien adapté aux pratiques d'allaitement. La violence domestique à l'égard des femmes est un problème mondial et les conclusions de cette étude pourraient être appliquées non seulement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, mais également dans le monde entier", a t-il signalé.
Selon l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, 35% des femmes ont déjà été confrontées à des violences physiques et sexuelles de la part de leur conjoint ou d'un proche.