Une jeune femme retrouvée dans une "mare de sang" : un policier avait refusé de prendre sa plainte deux heures plus tôt

Que s'est-il passé dans ce commissariat de Blois ? Une jeune femme était venue porter plainte contre son ancien compagnon pour coups et blessures. Un policier lui a demandé de revenir le lendemain, mais l'agresseur ne lui en a pas laissé le temps...

Une jeune femme retrouvée dans une "mare de sang" : un policier avait refusé de prendre sa plainte deux heures plus tôt
© Lafargue Raphael/ABACA

A Blois, une femme qui s'était rendue au commissariat pour porter plainte pour violences conjugales a été priée de revenir le lendemain. Le soir même, son ancien compagnon l'a violemment agressée. Ce sont nos confrères de BFM TV qui racontent cette horrible affaire de violences faites aux femmes. La jeune femme se présente mardi 13 décembre au poste de police de sa ville. Elle vient de quitter son conjoint. Ce dernier ne supporte pas la rupture et depuis, il la harcèle, la menace et commet des actes violents à son encontre. Tous les faits qu'elle décrit sont répréhensibles et pourtant… le policier indique que son dossier est incomplet, qu'il manque des éléments. Il lui demande de repartir afin d'étoffer sa plainte. Quelques heures après, dans le hall de son immeuble, la jeune femme est retrouvée inconsciente dans "une mare de sang" selon un témoin, qui ajoute : "Elle saignait de la bouche et du nez". Son pronostic vital est engagé.

L'agresseur présumé a été interpellé

Le couple s'était formé au mois d'août. Elle avait décidé de le quitter début décembre et depuis, elle vivait un véritable enfer. Après deux jours de fuite, l'ex-petit-ami de la victime a été arrêté le 15 décembre à Plaisir, dans les Yvelines pour "tentative de féminicide". D'après BFMTV, il est "connu de la justice pour des faits de violence".

Au cours de son audition, il a assuré qu'il avait simplement cherché à "avoir des explications" sur la séparation. Il a reconnu avoir donné plusieurs "coups de pied" d'écrasement sur la tête de la victime, mais conteste cependant "avoir eu l'intention de tuer son ancienne compagne". D'après Le Parisien, un examen médicolégal a été effectué. Il en résulte que la patiente souffre de "lésions hémorragiques cérébrales majeures" et son pronostic neurologique est "sombre". 

Le policier est-il responsable ?

Y'a-t-il eu des dysfonctionnements ? Un agent est sommé d'enregistrer prioritairement les plaintes pour violences conjugales. Il est donc allé à l'encontre des consignes qu'il doit suivre. La procureure de la République confirme les faits. La jeune fille était arrivée "vers 17 heures (...) à l'accueil du commissariat de police de Blois et avait été invitée à se représenter le lendemain". Le préfet du Loir-et-Cher, François Pesneau, a mandaté l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), "immédiatement suivie" par la direction générale de la police nationale "afin de connaître précisément les conditions dans lesquelles la victime avait été, peu de temps avant les faits, accueillie au commissariat de Blois et invitée à se représenter le lendemain". Le policier a finalement été suspendu à titre conservatoire. Une décision prise par Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale.