"Il a commencé à m'uriner dessus" : un policier municipal dérape lourdement, il explique avoir... "un problème de prostate", la justice saisie

Insultes racistes, coups et humiliations, c'est ce qu'auraient subi deux mineurs interpellés par la police en 2021 pour "non-respect" du couvre-feu. Un agent municipal est visé par une plainte. Il serait l'auteur de la majorité des maltraitances et aurait même uriné sur l'un des jeunes. Une vidéo a été versée au dossier et corrobore les éléments relatés par les jeunes.

"Il a commencé à m'uriner dessus" : un policier municipal dérape lourdement, il explique avoir... "un problème de prostate", la justice saisie
© ANDBZ/ABACA

Cédric G. sera jugé le 15 décembre au tribunal de Bobigny car il a commis des faits graves sur mineur. Il a uriné sur l'un des adolescents. La ville de Saint-Ouen a déclaré s'être aussi portée partie civile et prendre en charge les frais d'avocats des victimes. Le policier était un agent de la ville du 93 au moment des faits. Il a toujours nié les accusations jusqu'au moment où une vidéo est sortie où l'on voit effectivement les victimes recevoir coups et brimades alors qu'ils sont menottés. L'affaire a été prise au sérieux grâce à l'intervention du grand frère de l'un des mineurs qui est un agent de la brigade anti-criminalité d'après Médiapart.

Que s'est-il passé à Saint-Ouen ?

Trois jeunes, entre 14 et 16 ans, décident de braver le coup de feu en 2021. Ils sont arrêtés par sept policiers et conduits au commissariat. Et c'est là que les choses auraient dérapé. L'un des agents s'adresse à un jeune "vu qu'il y a des arbres et que tu es noir, tu peux bien grimper aux arbres". Le plus jeune des adolescents aurait ensuite reçu des coups à plusieurs reprises. Il témoigne : "Il m'a donné une dizaine de gifles. Il m'a ensuite saisi au niveau de la gorge en m'étranglant." Ils ont ensuite eu des coups de matraque au niveau des genoux. Puis, "le policier municipal a ouvert sa braguette, a sorti son sexe et a commencé à m'uriner dessus au niveau des genoux ainsi que sur l'un des deux autres individus", raconte la victime.

Le policier nie puis donne une explication… bidon

Les jeunes portent plainte le lendemain au commissariat. Les policiers réfutent jusqu'à que la vidéo sorte. Le grand frère, agent de la BAC, prévient la municipalité qui lance une enquête administrative. Le parquet parvient après quelques difficultés à obtenir le film de la scène grâce à la vidéo surveillance. Et les images concordent avec le récit des 3 interpellés.

Cédric G. se défend d'avoir voulu uriner sur l'un d'eux. "Je ne voulais pas exhiber mon sexe. C'était uniquement pour le pincer et pouvoir me retenir plus longtemps. J'ai trouvé uniquement ce moyen." Il explique "souffrir d'une prostate fragile." Aucun certificat médical ne vient confirmer cette affirmation. Il sera poursuivi pour les chefs d'exhibition sexuelle et de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique. Il ne travaille plus dans le commissariat de Saint-Ouen, mais il continue d'exercer au Blanc-Mesnil au même poste. Les autres agents ne sont pas inculpés.