+137% de forcenés violents en 2021, dont des femmes, une hausse liée au confinement ?

Avec le déconfinement, le Raid et le GIGN font état de l'augmentation inquiétante du nombre d'interventions qu'ils réalisent pour interpeller des forcenés violents. Les femmes aussi sombrent dans l'ultra-violence...

+137% de forcenés violents en 2021, dont des femmes, une hausse liée au confinement ?
© Un membre du GIGN en 2019 / NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Ces derniers mois, deux forcenés violents ont attiré l'attention médiatique durant plusieurs jours. Il y a d'abord eu Valentin Marcone dans les Cévennes puis Terry Dupin en Dordogne. À chaque fois, ils ont mobilisé des centaines d'hommes avant d'être interpellés. Des chiffres du ministère de l'Intérieur nous montrent qu'avec le déconfinement, les cas de forcenés ont explosé : +137% depuis le début de l'année

Les négociateurs en première ligne

En plus des forces prêtes à intervenir si nécéssaire, on trouve en première ligne les négociateurs qui ont pour mission d'établir le lien avec les forcenés

Franceinfo en a interrogé un: "Nous, ce qu'on dit souvent en groupe, c'est qu'on essaie de sauver les gens d'eux-mêmes. Si l'on n'a pas envie d'être là pour la personne, il y a peu de chances que cela marche". 

Il ajoute: "Lors des interventions, on essaie de manifester la plus grande empathie, de voir à la fin dans le regard des gens qu'on leur a été utile, d'une certaine manière."

Les femmes aussi sombrent dans l'ultra-violence

Si la crise sanitaire a fait exploser le nombre de cas d'ultra-violence, on retrouve dans le lot de plus en plus de femmes. Interrogée par franceinfo, Christelle est négociatrice depuis 11 ans. 

Elle explique: "La dernière décennie, on avait eu un ou deux cas de femmes retranchées. Et là, depuis la fin de l'année, nous avons eu affaire à cinq cas de femmes. Cela allait de la femme suicidaire suite à une rupture, à des problèmes de garde d'une femme qui ne voulait pas rendre les enfants au père."

"Il y a des affaires où malheureusement la personne peut passer à l'acte sur les enfants pour éviter qu'on les lui prenne. C'est souvent ce qu'elles (ces mères) revendiquent en premier", poursuit Christelle.

"On pourrait évoquer une sorte de phénomène 'Kill Bill', pour le Pr Nicolas Franck, de l'hôpital lyonnais du Vinatier, centre de référence en psychiatrie, toujours interrogé par franceinfo

Parmi ces nouvelles affaires de femmes retranchées, l'une s'est déroulée dans le Nord, dans l'ancienne cité minière d'Ecaillon, près de Douai.

Une mère de famille de 52 ans s'était retranchée chez elle, en février dernier, pendant près de deux heures. Une affaire qui a marqué le maire, Georges Cino. "Elle était menacée d'expulsion,. Elle a eu la visite d'un huissier et elle a pris peur. Et puis, suite à cela, elle s'est enfermée chez elle et a menacé de faire exploser son logement. Son fils et son compagnon n'étaient pas à l'intérieur de la maison. Et puis, le Raid est intervenu. Elle s'est raisonnée, elle est revenue à elle et tout s'est arrangé."