#PullUpOrShutUp : le challenge pour la diversité qui dérange les marques

Sceptique quant aux engagements des entreprises dans leur combat contre le racisme, une jeune entrepreneure d'origine nigériane a mis au défi les plus grandes marques de mode et de cosmétique de dévoiler le volume d'employés issus de la diversité.

#PullUpOrShutUp : le challenge pour la diversité qui dérange les marques
© Aleksandr Davydov

Trois semaines après la mort de George Floyd et le début d'une vague de révolte qui s'est étendue au-delà des États-Unis, le mouvement  contre le racisme continue à gagner du terrain. Récemment, une jeune entrepreneure a décidé de responsabiliser les entreprises sur l'enjeu de la diversité en leur demandant de révéler des chiffres sur la diversité au sein de leur entreprise, et les réponses qu'elle a obtenues sont loin d'être rassurantes. C'est un pari fou que s'est lancé Sharon Chuter, la jeune femme qui a créé la campagne Pull Up or Shut up ("Montrez-nous et taisez-vous") sur les réseaux sociaux.

#PullUpOrShutUp : le défi lancé aux entreprises 

Le principe du challenge : vérifier si les marques qui s'insurgent contre les inégalités et le racisme appliquent ces mêmes principes au sein de leur personnel.

"Nous demandons à toutes les marques qui ont déclaré soutenir ces causes de révéler publiquement dans les 72 heures le nombre d'employés noirs qui travaillent dans l'entreprise. Nous avons aussi besoin de connaître le nombre de personnes noires qui occupent des postes à responsabilités. Vous avez tous fait des déclarations sur l'égalité des chances en tant qu'employeurs, alors montrez-nous la preuve", a écrit la militante depuis le compte Instagram qu'elle a créé pour le challenge.

Une semaine plus tard, le hashtag #PullUpOrShutUp a gagné 100 000 followers sur Instagram, et une longue liste de marques de cosmétiques et de mode – dont Milk Makeup, ColourPop, Esthée Lauder, Glossier, Revlon, Adidas et bien d'autres – ont publié leurs statistiques dans leurs entreprises. Les résultats (non vérifiés) sont décevants.

Sharon Cutter : "Les entreprises passent à autre chose"

Pour Sharon Cutter, qui est également fondatrice de la marque Uoma Beauty, la question de la diversité dans les entreprises n'est pas anodine : "Nous devons examiner les entreprises et le rôle qu'elles jouent. Ils disent : 'Je fais un don à Black Lives matter et NAACP' et ils passent à autre chose… Pour moi, c'est vraiment le moment de dire que quelque chose doit être donné. La seule façon de voir le changement, c est d'avoir une conversation que nous avons au sein de l'industrie et de la transmettre aux consommateurs."

L'initiative a permis à beaucoup d'entreprises du secteur de revoir leurs engagements, comme Victoria Beckham Beauty, qui a promis dans un communiqué faire "de la représentation Noire au sein de notre équipe notre priorité n°1 à l'avenir".