La Suède a refusé le confinement : contre-exemple et miracle, vraiment ?

Depuis la mise en place des mesures de confinement en Europe, la Suède fait office de mauvaise élève en choisissant de ne pas restreindre les déplacements. Focus sur la stratégie suédoise de non-confinement.

La Suède a refusé le confinement : contre-exemple et miracle, vraiment ?
© Anders Wiklund/AP/SIPA

Écoles ouvertes, terrasses bondées… Les images ont fait le tour du monde. À contre-courant, la Suède a décidé de ne limiter qu'à minima les activités de ses habitants pendant la pandémie du Covid-19. Seuls les lycées et universités ont fermé et les rassemblements de plus de 50 personnes ont été interdits.
Lee pays a enregistré 3 040 décès (au 8 mai) dus aux Covid-19,
alors que ses comparses européens comptent leurs morts par dizaines de milliers.
Un pari à haut risque lancé par la ministre de la Santé, Lena Hallengren, qui a choisi de ne pas se fier à la simulation du mathématicien Neil Ferguson de l'Imperial College de Londres. Ce dernier prévoyait par exemple une vague de 300 000 à 500 000 décès en France en cas de non-confinement.

Le pari du confinement relax en lancé par le gouvernement suédois

Selon le pure player Economie Matin, Lena Hallengren a demandé à l'Agence sanitaire suédoise de réaliser d'autres simulations, indépendantes de celles réalisées par l'Imperial College. Les résultats avancés par les chercheurs sont sans appel : des mesures peu contraignantes pourraient être autant voire plus bénéfiques que celles proposées par Neil Fergusson.

Dans une interview donnée au magazine Nature, l'épidémiologiste Anders Tegnell, membre de l'Agence sanitaire a observé : "Cette maladie ne peut pas être stoppée ni éradiquée à moins de disposer d'un traitement efficace ou d'un vaccin. Nous devons donc trouver une solution viable sur le long terme pour la contenir à un niveau tolérable par notre système de santé".

Le gouvernement a donc opté pour des mesures moins contraignantes, basées sur la responsabilisation individuelle et le civisme.

Le premier ministre, Stefan Löfven, a demandé à chacun de "prendre ses responsabilités" et de suivre les recommandations sanitaires de l'Agence de santé.

Suède Vs France : quelles différences ?

Comment expliquer alors que le virus ait moins circulé en l'absence de mesures restrictives ? Sur ce point, LCI rappelle que la densité de population en Suède est bien moins importante qu'en France, et que le gouvernement a œuvré pour promouvoir les gestes barrières et le télétravail.

Le pays a également adopté des mesures de distanciation physique dans les lieux de restauration, où les commandes au bar ont été interdites, et les tables espacées. Le système de santé suédois s'est adapté, en doublant le nombre de lits en soins intensifs et en réalisant des campagnes de dépistage.

Les quartiers défavorisés de Stockholm, trois fois plus touchés par le virus...

Néanmoins, le succès de cette stratégie est contesté à l'intérieur comme à l'extérieur de la Suède, où beaucoup d'experts soulèvent que le pays compte plus de cas de contaminations que ses voisins nordiques. "La Suède a été mal, voire pas du tout préparée" explique Bo Lundbäck, qui a signé avec 21 autres chercheurs une tribune pour réclamer des mesures plus strictes au gouvernement .

Des études réalisées à Stockholm montrent que la moitié des maisons de retraite de la capitale sont touchées par le coronavirus. Les quartiers défavorisés, où vivent majoritairement des personnes issues de l'immigration, sont jusqu'à trois fois plus touchés par l'épidémie que le reste de la ville