L'ex-femme de Gilles Beyer sort du silence face aux accusateurs

Dans un livre révélation paru le 1er février, la championne de patinage Sarah Abitbol a dénoncé son bourreau, Gilles Beyer, la personne qui l'a entraînée et violée à plusieurs reprises lorsqu'elle avait 15 ans. Après les aveux de l'entraîneur et la vague d'indignation qui a suivi, l'ex-conjointe de l'accusé, Katrina Kier, a décidé de sortir de son silence.

L'ex-femme de Gilles Beyer sort du silence face aux accusateurs
© Sergey Nivens

Katrina Krier est Directrice technique nationale adjointe à la Fédération française des sports de glace et a été mariée à l'entraîneur tristement célèbre Gilles Beyer. Ils ont eu ensemble un enfant avant de divorcer. Lorsque les révélations de Sarah Abitbol sont parues dans la presse, elle a découvert en même temps que le public les agissements de son ex-époux. Dans une interview accordée au Parisien, l'ancienne entraîneuse de Brian Joubert a décidé de prendre la parole sur la polémique et estime que "si ces accusations sont vraies", Sarah Abitbol devrait briser l'omerta. Elle a ajouté: "Ce sont des faits graves, il faut que la justice se penche dessus, c'est elle et elle seule qui est habilitée à analyser des dossiers aussi compliqués".  L'ex-épouse de l'entraîneur s'estime ainsi "satisfaite" de l'enquête lancée par le parquet de Paris.

Katrina Krier : "Je ne peux pas laisser dire que j'ai couvert ses agissements"

Katriana Krier raconte également sa réaction, quand en 2000, une enquête judiciaire avait été ouverte par le ministère des Sports. Quand le journaliste lui demande si elle ignorait la situation de son conjoint à l'époque, elle répond : "J'ai même été convoquée dans le cadre de l'enquête judiciaire. J'ai d'ailleurs quitté le père de mon fils après cette histoire, j'ai fait le choix de quitter le domicile familial. J'ai été la dernière à l'apprendre dans le milieu. Je ne peux pas laisser dire que j'ai couvert ses agissements."

Dans le tourbillon médiatique qui l'entoure, l'entraîneuse de champions a réaffirmé la nécessité de préserver ses protégés et sa famille: "Des athlètes m'appellent, inquiets des répercussions que ce conflit peut avoir sur leur carrière et sur leur saison. Et dans ma vie personnelle, je me dois de protéger mon fils. Que ce soit vrai ou non."

D'autres accusations à l'encontre de Gilles Beyer

L'affaire s'accélère. Dans un entretien accordé à l'Équipe le 5 février, l'ancienne championne de France juniors Nadjma Mahamoud et sa mère ont accusé Gilles Beyer d'avoir tenté d'obtenir des faveurs sexuelles fin 2017. Après avoir inscrit sa fille dans le club de l'entraîneur, l'aide soignante avait reçu des messages obscènes de la part de l'accusé. Sabina Mahamoud a alors confié: "C'est là qu'il a fait cette proposition: 'Tu couches avec moi et tu ne paies rien et je fais monter ta fille à haut-niveau' (...) Je voulais la réussite de ma fille mais pas à ce prix-là. Il savait que j'avais peu de moyens, il a voulu profiter de la situation." Nadjma, mise au courant par sa mère peu de temps après l'épisode, avait alors décidé de quitter le club.

Après ces révélations, le comité directeur des Français Volants, le club où Gilles Beyer exerçait, a acté mardi soir, l'exclusion de l'entraîneur accusé de viol. Didier Gailhaguet, le président de la Fédération française des sports de glace mis en cause par Roxana Maracineanu pour avoir maintenu en poste Gilles Beyer, s'est longuement défendu dans une conférence de presse donnée le 5 février, et a écarté l'hypothèse de la démission souhaitée par le gouvernement.