"Maman, ne meurs pas" : Prison à vie pour le Turc qui avait poignardé son ex-femme dans un café

"Je ne veux pas mourir". Ce sont les derniers mots prononcés par Emine Bulut, poignardée à la gorge dans un café d'Anatolie, sous le regard mortifié de sa fille de 10 ans. Son ex-conjoint a écopé de la prison à vie.

"Maman, ne meurs pas" : Prison à vie pour le Turc qui avait poignardé son ex-femme dans un café
© Elliot Burlingham

La scène filmée est choquante et les derniers mots de cette mère à sa fille restent en tête. En août dernier, Emine Bulut, 48 ans est poignardée dans un café de Kirikalle, dans le centre de la Turquie, par son ex-mari, sous les yeux de leur fille de 10 ans et de nombreux témoins.
Sur les images qui ont tourné sur les réseaux sociaux, on voit une femme debout se tenant la gorge, sa tunique blanche teintée de sang tandis que sa jeune enfant lui demande, en pleurs : "Maman, ne meurs pas". En arrière-plan, plusieurs hommes en escorte un autre vers la sortie : il s'agit de Fedai Varan, 43 ans, l'auteur de ce meurtre.
Cet odieux assassinat a suscité la colère des femmes turques : elles ont manifesté en scandant "Je ne veux pas mourir", les derniers mots que la victime a pu dire, devenu leur slogan. En effet, les féminicides ne cessent de grimper dans ce pays où la loi de l'homme règne. Le groupe de défense des droits des femmes "Nous ferons cesser le féminicide" compte 354 femmes tuées depuis les neuf premiers mois de l'année 2019, alors qu'en 2018, ce sont 440 femmes qui ont été tuées par leur compagnon ou ex-conjoint !

Féminicide choquant filmé en Turquie : l'assassin condamné à perpétuité

Le procès de Fedai Varan s'est ouvert le 9 octobre dernier sous haute-tension. D'après Le Parisien, des proches de la victime ont tenté d'en venir aux mains avec l'accusé alors que les dernières images de la victime étaient diffusées à la cour. Fedai Varan justifie son geste par une insulte que son ex-femme aurait proféré à son égard. Selon l'agence de presse du gouvernement turc Anadolu, il a été condamné à perpétuité pour "homicide volontaire".
Les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, qui déploraient un manque de fermeté de la part de la Justice et des peines trop légères peuvent donc crier victoire. Mais beaucoup reste à faire, puisqu'en Turquie, les femmes victimes de violences sont très souvent perçues comme responsables de leurs agressions à cause de leur tenue ou comportement.