"J'ai craché des dents, du sang" : Sandrine Bonnaire, victime de violence conjugale

"Une triple fracture de la mâchoire et huit dent cassées" : ce sont les blessures graves qu'a endurées Sandrine Bonnaire sous les coups de son ex-compagnon, il y a près de 20 ans. L'actrice de 52 ans a raconté ce douloureux traumatisme, dans le nouvel ouvrage de Catherine Ceylac, "À la vie, à l'amour" et a détaillé son récit poignant lors de la marche contre les violences faites aux femmes, à Paris.

"J'ai craché des dents, du sang" : Sandrine Bonnaire, victime de violence conjugale
© ISA HARSIN/SIPA

C'est un récit glaçant que nous narre Sandrine Bonnaire, alors que les femmes se mobilisent en masse contre les violences conjugales. L'histoire d'une terrible période de sa vie, durant laquelle elle était prisonnière des griffes d'un homme violent. L'actrice de 52 ans s'est confiée dans le nouvel ouvrage de Catherine Ceylac, l'ex-animatrice de Thé ou Café, baptisé À la Vie, à l'Amour. Des extraits en ont été dévoilés dans Télé Star. La comédienne revient sur cette sombre époque du début des années 2000 où elle est au bord de la rupture avec son compagnon de l'époque, dont elle tait le nom. "Ça n'allait plus, nous savions que c'était la fin. Il s'est installé chez moi, je lui ai demandé de partir. J'ai été sympa, j'ai tout fait pour qu'il s'en aille le plus confortablement possible", s'est-elle remémorée. 

Sandrine Bonnaire, victime de violences conjugales : "Huit dents cassées"

Alors que la jeune femme lui fait part de son souhait de tirer un trait sur leur histoire, son compagnon ne l'entend pas de cette oreille et entre dans une colère noire. "J'ai levé les bras et je suis tombée dans les pommes. Je me suis retrouvée deux mètres plus loin avec le visage complètement de travers, avec la langue en lambeau, comme des tissus qu'on découpe, avec huit dents cassées, avec une ouverture au menton. Je me suis réveillée, j'ai craché plein de morceaux de dents, du sang. Il était encore là. Il m'a amené une serviette-éponge. La serviette-éponge s'est remplie de sang", a-t-elle raconté à Quotidien, lors de la marche contre les violences faites aux femmes à Paris, où elle était présente aux côtés d'Alexandra Lamy, Muriel Robin, Amel Bent ou encore Julie Gayet, le 23 novembre.

Et d'ajouter : "Je lui ai dit : 'Qu'est-ce que tu m'as fait ?' Et là, il m'a dit : 'Tu es tombée'. Comme il m'a strangulée et que je suis tombée dans les pommes, du coup, je l'ai cru sur le moment." Sous le choc, elle assure qu'elle a été agressée par plusieurs individus inconnus dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Une version des faits qu'elle maintient durant plus d'une décennie. 

Avec le recul, l'actrice se rend compte que son compagnon était en proie à de nombreux démons. "J'ai vu qu'il n'allait pas bien, et c'est précisément pour cela que j'ai commencé à m'intéresser à lui", a expliqué, dans l'ouvrage À La Vie, À L'amour, la mère de Jeanne, 25 ans, née de son amour avec l'acteur américain William Hurt, et d'Adèle, 14 ans, fruit de son union avec le scénariste Guillaume Laurant.

Sandrine Bonnaire : le long chemin vers l'apaisement

Quelques mois plus tard alors que son visage est "détruit", son ami Jacques Dutronc, lui conseille de consulter un chirurgien. Le verdict est sans appel : elle n'a pas été victime d'une "simple" chute. Sandrine Bonnaire doit subir une lourde intervention de la mâchoire, doit se faire insérer deux plaques de titane et suivre religieusement des séances de rééducation du visage, sans compter les quatre années de thérapie qui succèdent le drame.  En tout, selon ses confidences lors de la marche contre les violences faites aux femmes, Sandrine Bonnaire a dépensé 35 000 euros de soins dentaires et 20 000 euros de frais de psychologue

"À la fin de la consultation, ce médecin m'a certifié que j'avais été frappée, que je n'étais pas tombée. Tout s'est éclairé. J'ai porté plainte", lit-on. Verdict ? Son agresseur a été condamné à deux ans de prison et a payé une "grosse amende"... mais les plaies restent béantes, presque 20 ans après les faits.