"Rester digne" : Nicola Sirkis, pas un homme d'argent, tacle les artistes qui abusent sur le prix des places de concert

Mais qui peut se payer un concert de nos jours ? Alors qu'une polémique a éclaté face aux prix délirants et injustifiés pour les concerts d'Usher à Paris, c'est plus globalement le niveau devenu stratosphérique du coût moyen pour un billet de concert que dénonce Nicola Sirkis.

"Rester digne" : Nicola Sirkis, pas un homme d'argent, tacle les artistes qui abusent sur le prix des places de concert
© SIPA

Tout comme le cinéma, devenu inabordable pour certains, le monde du spectacle est au cœur de la polémique en raison des tarifs affichés par quelques artistes qui réclament à leurs fans des sommes hallucinantes pour les voir sur scène. Récemment, les fans de Madonna et de Beyoncé se sont en effet offusqués devant le prix des billets des concerts de leurs idoles : 386 euros le carré Or pour Madonna à l'Accor Arena (Celebration Tour), et 200 euros la pelouse Or pour Queen B au Stade de France (Renaissance World Tour). Mais le pompon du pompon revient à... Usher. L'artiste américain vient d'annoncer quelques concerts à la Seine Musicale et le carré Or grimpe à 419 euros. Rien que ça...

Les tarifs pratiqués par les stars françaises sont certes plus bas mais restent eux aussi très élevés (185e le carré Or pour Mylène Farmer à Bordeaux ou encore presque 100 euros le tarif Or pour M. Pokora à Paris La Defense Arena). Des tarifs qui font grincer des dents les fans mais aussi... le chanteur Nicola Sirkis ! 

Nicola Sirkis "atterré" par les prix des places de concerts : il le fait savoir ! 

Des prix affolants, pour ne pas dire inimaginables, qui ont mis en colère l'un des acteurs majeurs de la musique en France, Nicola Sirkis, le leader du groupe Indochine. Dans les colonnes du Journal du Dimanche, publié le 23 avril dernier, l'interprète de J'ai demandé à la lune s'est en effet dit "atterré" par "les prix des billets de certains de (ses) collègues".

L'artiste français aujourd'hui âgé de 63 ans a rappelé qu'à ses yeux, certaines pratiques récurrentes dans cette industrie du spectacle - comme les "places premium" - "frisent l'escroquerie". "Payer 800 euros pour entrer sans faire la queue, avoir droit au merchandising avant tout le monde et partir avec un bracelet, ça frise l'escroquerie. Ça me dégoûte d'autant plus de la part de certains artistes que je ne soupçonnais pas de ne pas être sincères", a-t-il commencé.

Et Nicola Sirkis de poursuivre : "Nous vivons dans un système d'économie libérale, les producteurs et certains artistes veulent du profit". Et à l'interprète de L'Aventurier de conclure : "Pas moi, pas à n'importe quel prix. Il faut quand même rester digne"

Nicola Sirkis et Indochine ne s'enrichiront jamais "sur le dos" de leur public 

Des prix qu'a décidé de ne jamais afficher Indochine, qui essaie donc, même aujourd'hui, de maintenir le prix de ses billets à une cinquantaine d'euros par personne (et ça marche, leurs tournées font salles pleines). Pourtant, après 42 ans d'existence, le groupe offre à ses fans des tournées toujours plus spectaculaires. "À partir du moment où l'on décide de ne pas s'enrichir sur le dos de notre public, celui qui nous permet de vivre note passion, il y a des conséquences", a tout de même avoué Nicola Sirkis au Journal du Dimanche.

"Nos tournées sont à l'équilibre parce qu'elles sont complètes longtemps à l'avance, mais nous ne faisons pas ou peu de bénéfices et cela se répercute sur nos cachets. Il m'arrive d'ailleurs de ne pas en prendre", a-t-il ensuite confié.

Car si bon nombre d'organisateurs de concerts estiment que cette hausse spectaculaire des prix est liée à celle du coût de l'énergie, lui ne veut pas entendre parler de cet explication. "Aucun argument n'est pertinent sauf celui de vouloir gager de l'argent", a-t-il balayé. "Les producteurs en France on toujours tendance à pleurer sur leur sort alors qu'ils ont été largement aidés financièrement par l'État pendant le Covid (...) L'augmentation des coûts de production et de location est réelle, mais pas au point de faire des billets à 200 euros !". À bon entendeur !