"Il a essayé de m'enfermer" : Elise Lucet et cette mauvaise rencontre avec un homme en tournage

Une grosse louche d'insistance, une bonne poignée de courage et de persévérance et un zeste d'impertinence, voilà la recette d'un Cash Investigation réussi. Pour obtenir des réponses à ses interrogations, la journaliste de France 2 Elise Lucet est connue pour se montrer très directe. Si la recette lui a permis de devenir une enquêtrice reconnue et de produire des émissions percutantes, ce mélange d'ingrédients peut malgré tout, parfois, la mettre en danger. Dans un nouveau numéro de C médiatique sur France 5, la présentatrice est revenue sur un épisode particulièrement marquant de sa carrière.

L'interview manquante d'une enquête en "béton armé" : un homme s'en prend à Elise Lucet

Alors qu'elle enquêtait en 2018 sur les dessous du luxe, et plus particulièrement de la maroquinerie, elle raconte à Mélanie Taravant, qui s'intéressait au journalisme d'investigation, avoir été brutalisée par Gustavo Gonzalez-Quijano, secrétaire général de Cotance, lobby européen du cuir. "On avait une enquête en béton armé. Ça faisait des mois qu'on essayait de l'interviewer", indique Elise Lucet. Face à ses nombreux refus, la journaliste et son équipe se sont malgré tout rendus dans ses locaux pour tenter de lui parler. "On arrive dans un immeuble assez impersonnel, on ne s'est pas dit qu'il y avait un grand syndicat qui était dans cet immeuble. On déambulait dans les couloirs et tout à coup, on arrive devant cette porte, il y avait le logo, on n'était pas sûr qu'il soit là". Tout se déroule ensuite très vite.

"Un regard qui fait un peu peur" : souvenir traumatisant pour Elise Lucet

L'enquêtrice toque et Gustavo Gonzalez-Quijano en personne ouvre la porte. Elise Lucet entreprend alors de se présenter, avant que l'homme, malgré tout souriant devant la caméra postée derrière la journaliste, ne l'agrippe par l'épaule et essaye de la faire entrer de force dans la pièce. "Il essaye de m'attirer à l'intérieur pour m'enfermer avec lui", se rappelle Elise Lucet. "Parce que je pense qu'il s'est senti agressé", analyse-t-elle en évoquant "un regard qui fait un peu peur".

Son cadreur réussit in extremis à la rattraper. "Attention Monsieur, doucement, doucement", lance en même temps Élise Lucet. "Aucune violence s'il vous plaît, on n'est pas violents. Vous avez failli faire tomber mon caméraman", ajoute-t-elle dans l'extrait filmé. "Non, vous avez failli me faire tomber moi", corrige son interlocuteur qui s'applique ensuite à garder le silence. Selon l'ancienne présentatrice du 13H de France 2, la notoriété grandissante de son émission rend de plus en plus difficile l'interview d'interlocuteurs, méfiants quant à la nature de ses questions et des répercutions que pourraient avoir sur eux l'enquête.