Laurence Boccolini : "Confinée, je pense à mon père qui était coiffeur barbier..."

Cette rentrée, Laurence Boccolini est partout ! Animatrice sur France 2 depuis 3 mois, elle joue aussi dans un épisode de la série Mongeville qui sera diffusée ce soir sur France 3 et prépare un album. Nous avons rencontré cette femme de tête et de cœur qui tient à évoquer les souffrances rencontrées par les couples qui se battent pour avoir un enfant.

Laurence Boccolini : "Confinée, je pense à mon père qui était coiffeur barbier..."
© DR

On la connaissait animatrice et avec un joli brin de voix depuis qu'elle a gagné Mask Singer. Mais Laurence Boccolini est aussi comédienne et joue dans un épisode intitulé Ecran de Fumée de la série policière Mongeville diffusé ce samedi 21 novembre à 22h30 sur France 3. Laurence Boccolini y campe Ingrid Mercourt, commandante des pompiers et chef des opérations de secours. Autoritaire et distante, elle va se révéler beaucoup plus fragile quand un pompier qu'elle considérait comme son fils est retrouvé mort.
Un rôle dense et complexe interprété avec une grande justesse par Laurence Boccolini qui fourmille de projets ! Nous avons rencontré l'animatrice qui se dit très heureuse à France Télévisions et qui espère bientôt monter sur scène pour interpréter des chansons qui lui parlent.
Quel est votre actualité à France Télévisions, vous sentez-vous bien dans ce nouvel environnement ?
Laurence Boccolini : 
Nous venons de finir les enregistrements d'Un Mot peut en Cacher un Autre et nous allons recommencer les enregistrements de Mot de Passe. Nous venons aussi de finir un prime pour France 2. Je commence à prendre mes marques et je suis épanouie. Je suis très heureuse de faire mon métier avec des gens qui ont envie que je le fasse. Je me sens extrêmement bien à France Télévisions et j'espère que cela va durer longtemps

Quel accueil avez-vous reçu à France Télévision ?
Laurence Boccolini :
J'ai été accueillie par des professionnels qui ont une grande expérience, qui sont impliqués, créatifs et qui m'ont dit qu'on allait accomplir de beaux projets ensemble. Je n'avais pas vécu cela depuis très longtemps.

Les téléspectateurs vous ont adorée dans Joséphine, Ange Gardien et vous découvriront ce soir dans un épisode de Mongeville, avez-vous aimé redevenir comédienne ?
Je n'avais pas joué dans une fiction depuis Mademoiselle Joubert (en 2012) et j'ai tourné Mongeville avant Joséphine. L'expérience m'a beaucoup plu et j'ai été très heureuse de travailler avec Francis Perrin dans les deux cas. Je suis aussi ravie de savoir que les téléspectateurs voulaient me revoir depuis longtemps dans une fiction. On me propose beaucoup de projets dans ce domaine et je me dis pourquoi pas ?

Mongeville-France 3
Un écran de fumée, Mongeville © FABRICE LANG 2019 & ©Louis-Adrien Le Blay/ FTV

 

TF1 diffuse actuellement la deuxième saison de Mask Singer que vous avez remporté l'année dernière. Regardez-vous l'émission ?
Laurence Boccolini : 
Je n'ai pas regardé une seule émission alors que des copains y ont participé comme Dave ou Djibril Cissé. Il faut dire que je regarde très peu la télévision. Déjà, je ne me regarde pas sur le petit écran. Le pire cauchemar pour moi c'est quand des copains viennent à la maison et me disent qu'on va regarder un épisode ensemble ! (Rires) 

Julie Zenatti avait confié au Journal des Femmes qu'elle était devenue très populaire dans les cours de récréation après s'être glissée dans le costume du Panda. Est-ce que cela a aussi été votre cas ?
Laurence Boccolini : 
Tout à fait! Quand ma fille Willow a découvert que j'étais la licorne, elle a mis en place un rituel quand des copines venaient à la maison. Elles leur faisaient faire un détour pour leur faire découvrir le trophée! Elle me racontait que dans la cour de récréation des enfants lui disaient: "ta mère c'est la licorne! ". Elle a beaucoup aimé et cela a été une super expérience pour moi même s'il ne faut pas être claustrophobe et que j'avais du mal dans ma tête de licorne (rires).

"Je refuse les comédies musicales et le théâtre tout simplement parce que j'ai une fille"

En avril dernier, vous aviez confié que vous aviez des projets musicaux...
Laurence Boccolini : 
Je refuse les comédies musicales et le théâtre tout simplement parce que j'ai une fille et que je ne veux pas être absente le soir, le samedi et le dimanche. En revanche nous sommes entrés en studios en octobre en province avec Frédéric Renaudin, au piano et à la trompette, Julie Guéant Rodriguez, au violon, et Maxence Crouzard, à la guitare. Nous avons enregistré 3 titres et nous devions nous revoir 3 semaines plus tard mais nous avons été confinés. Nous avons hâte de finir l'album pour pouvoir ensuite partir une fois par semaine faire des concerts.

Quelle couleur a cet album ?
Laurence Boccolini : 
Il a la couleur des titres que nous aimons mais nous ne faisons pas des reprises pour faire des reprises. Sur scène je n'ai pas envie d'enchainer les titres, mais de parler de ma longue expérience avec les gens que je chante et que j'ai rencontré comme David Bowie ou Richard Carpenter des Carpenters par exemple. Quand j'étais journaliste de rock et que je faisais de la radio, j'ai rencontré ces artistes que j'aime. Sur cet album figurent des chansons qui nous touchent et qui ont une histoire avec nous. 

Vous vous êtes exprimé sur Instagram à l'occasion de la journée nationale de l'infertilité comme vous l'aviez déjà fait dans votre ouvrage "Puisque les cigognes ont perdu mon adresse", un sujet sensible ?
Laurence Boccolini : 
Quand j'ai sorti mon livre en 2008, personne ne parlait pas de PMA. En écrivant ce post sur Instagram, j'ai voulu rappeler que les couples qui suivent un traitement sont très fragiles. Il faut éviter de leur balancer des lieux communs comme: "c'est dans la tête , "partez en vacances, ça ira mieux ", "ça va marcher ". Quand on fait ce parcours, on a besoin de câlins, que les gens nous disent qu'ils nous comprennent mais pas qu'il se prennent pour des docteurs et surtout pas qu'ils nous disent que leur tante est tombée enceinte naturellement à 50 ans parce que c'est, dans la grande majorité des cas, faux ! C'est culpabilisant d'entendre dire que tout est possible parce qu'on se dit 'alors et moi ? " et en même temps ça met une pression insupportable.

"Je ne garde pas un bon souvenir de la PMA"

Quels souvenir gardez-vous de votre parcours de PMA ?
Laurence Boccolini : 
Je n'ai pas eu un parcours médical agréable. Je n'en garde pas un bon souvenir. On nous a dit des choses qui étaient douloureuses et de façon brutale. Je ne pourrais jamais assez remercier les infirmières et les anesthésistes qui sont très présents avant, pendant et après et qui nous remontent le moral. Je me rappelle qu'une infirmière s'appelait Marie Jo comme ma mère et que j'y avais vu comme un signe.
Mais quand on commence un tel traitement, on est très seul et cela occupe toute votre vie. Des gens n'arrêtent pas de me dire qu'ils traversent le même parcours. Je leur dis que je les comprends mais surtout pas que cela va marcher ! Il ne faut pas non plus leur dire : "Arrêtez d'y penser et ça marchera" parce qu'effectivement on y pense tout le temps et notre vie n'est faite que de cela. Il faut faire très attention aux mots car ils peuvent détruire. 

Quel est votre regard sur la situation que nous traversons ?
Laurence Boccolini : 
Je pense beaucoup à mon père qui était coiffeur barbier et qui avait un tout petit salon. S'il avait vécu un confinement comment aurait-il fait ? Cela me brise le cœur de penser à tous les petits commerçants qui ne savent pas comment ils vont payer les factures demain. D'autre part, je suis entourée de comédiens qui ne travaillent plus et c'est un véritable drame.
J'essaie de de rester optimiste mais c'est compliqué. Ma fille de 7 ans doit rester toute la journée avec un masque, se laver les mains en permanence et elle a peur que nous contractions le virus. Les enfants resteront marqués par cette pandémie. J'essaie de ne pas trop y penser mais force est de reconnaître que nous sommes inondés d'informations et qu'il est difficile d'y comprendre quoi que ce soit !